Les lieux de prostitution : café, cabaret, bal…

La prostitution au XIXème siècle est un sujet régulièrement traité sur Raconte-moi l’Histoire. Je vous ai déjà parle des filles de rue, celles qu’on croise sur les trottoirs, mais aussi des prostituées dans les maisons closes. Elles y passent toutes leurs journées, avec un programme bien particulier, et leurs nuits, évidemment, avec les hommes et les pratiques parfois étranges qu’ils viennent acheter.

Muzéo - Giovanni Boldini

Muzéo – Giovanni Boldini

Aujourd’hui, à l’occasion de l’exposition Splendeurs et Misères présente au Musée d’Orsay jusqu’en janvier 2016, je vous présente les autres lieux de prostitution et je vous fais gagner la reproduction d’une œuvre de l’expo parmi la sélection du site Muzeo (voir conditions en fin d’article). D’abord, instruisons nous ! Concours terminé !

 Les filles de brasserie

La rue est un lieu de travail dangereux, les filles se font racketter, violer, tabasser, parfois tuer. Vu que la législation ne les aide pas vraiment, elles vont plutôt changer leurs manières de travailler. Elles vont se mettre à l’abri dans des brasseries ou des cafés.

Avec l’exposition universelle de 1867, il y a du monde à Paris, il faut servir tout le monde. Aussi, de nombreuses filles se retrouvent à vendre de la vinasse et du poulet/patates dans les bars et brasseries. Enfin, pas seulement… L’idée est de faire consommer de nombreuses bières aux soiffards puis de les conduire dans une pièce à part pour coïter sauvagement. Pour cela, les filles sont jeunes, vives, et peu vêtues, elles n’ont pas peur de montrer leur gorge et encore moins leurs cuisses.

Muzéo - Constantin Guys

Muzéo – Constantin Guys

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Histoire du tabac et de la cigarette

Pose ta clope, pousse ton cendrier ou range ta cigarette électronique, aujourd’hui je te parle nicotine. Il y a plus d’un milliard de fumeurs sur Terre, alors que les effets néfastes sont reconnus depuis presque deux siècles. Comment en est-on arrivé là ? Voici l’histoire du tabac.

La découverte des Amériques

On estime que la culture du tabac a commencé il y a plus de 3000 ans sur le continent américain. Lors de l’arrivée des Européens sur les terres à partir de 1492, Christophe Colomb raconte que les locaux fument pour se soigner : « ils roulent des feuilles de petum  jusqu’à obtenir une sorte de grand cigare qu’ils appellent tabaco ». Les mecs « brûlent la plante avec du charbon et aspirent la fumée odorante, d’autres utilisent des bâtons creux remplis de feuilles hachées, d’autres encore chiquent ou respirent une sorte de poudre ».

De plus, les amérindiens fument également le calumet, ils y font brûler des mélanges d’herbe, le plus souvent du tabac et du chanvre. Bartolome de la Casas explique que les locaux allument le bout des chalumeaux qu’ils appellent tabacos et aspirent par l’autre bout. Ça provoque soi-disant une sorte de torpeur et d’intoxication qui enlèvent la fatigue. Ils sont démontés quoi.

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Tout ça, ça plaît bien aux Européens, lorsque Christophe Colomb rentre en Espagne, il fait découvrir le tabac à Charles Quint qui décide de faire pousser une culture à Cuba.

En Europe aussi on fume, mais pas du tabac. D’autres trucs, genre les grecs et les romains sont de grands consommateurs de feuilles d’eucalyptus et de poirier qu’ils fument à la pipe. En Europe, comme aux Amériques, la fumée est utilisée pour soigner, mais aussi pour prier. Bin oui, la prière s’accroche à la fumée et monte au ciel, rejoindre les Dieux, ou Grands Esprits… Comme pour les Taïnos. Continuer la lecture

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Les momies animales égyptiennes, entre religion et business

DSC_0124Dernièrement nous avons parlé des momies humaines, de l’importance du rite funéraire mais aussi des méthodes d’embaumement. Dans cet article, il est question de momies animales. Des crocodiles, des chats, des oiseaux et même des taureaux ! Mais alors ? Pourquoi les Égyptiens momifiaient-ils les animaux ?

Le culte des animaux

En Egypte antique, les mecs étaient super animalfriendly. Vraiment. La plupart des bêtes sont sacrées et idolâtrées. On les considère comme des incarnations divines. D’ailleurs, des temples élèvent des animaux liés au culte du Dieu du lieu. De nombreux animaux étaient momifiés après la mort. Faut dire que les Égyptiens pensaient qu’en vénérant certains animaux, ils récupéreraient leurs forces, surtout le lion, le crocodile, l’hippopotame, ou encore le scorpion. Ils sont réputés dangereux, et ça, ça excite un peu l’Egyptien.

Chaque heure de la journée correspond à un des douze animaux sacrés : le chat, le chien, le serpent, le scarabée, l’âne, le lion, le bélier, le taureau, l’épervier, le singe, l’ibis et le crocodile.

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Il existe deux sortes de culte liés aux animaux :  Continuer la lecture

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Une histoire du bateau lavoir à Montmartre

Le temps d’un article, je cède ma place à Dédé. Il est sympa, il connait Montmartre comme sa poche, d’ailleurs, il organise même des visites, c’est gratos, mais tu peux participer en bière et en chips. Tu peux le contacter sur Twitter. Aujourd’hui, il raconte l’histoire du bateau lavoir. Ça n’a rien à voir avec un bateau, ni un lavoir, du coup, je sais pas trop pourquoi il a décidé de faire un article là-dessus (Non, c’est faux, on apprend plein de trucs).

A Montmartre, à quelques mètres de la rue des Abbesses et son flot de touristes à casquettes inversées, la rue Ravignan débouche sur la place Emile Goudeau. Là, sur la gauche, un bâtiment attire notre œil sagace et vif : c’est le Bateau Lavoir. Peu de lieux ont eut une importance aussi grande dans l’Histoire de l’Art que cette bâtisse.

Le destin du Bateau Lavoir se confond avec celui de l’âge d’or du Montmartre artistique, entre le début du XXème siècle et la première guerre mondiale. C’est bien simple, si on trace un rayon de 500 m autour du Bateau Lavoir tous les monstres de la peinture et de la sculpture moderne ont vécu dans ce périmètre : Renoir, Picasso, Derain, Braque, Gris, Dufi, Brancusi, Degas, Modigliani. Ils sont tous là. Du coté des lettres on trouve aussi Apollinaire, Mac Orlan, Reverdy ou encore Max Jacob.

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Picasso bo-gosse en 1904

A l’emplacement du Bateau Lavoir il y a d’abord vers 1830 un bal, dit bal du « poirier-sans-pareil », identique à ceux qui feront les grandes heures de la night life sous l’Empire quelques années plus tard. Les rythmes endiablés des cancans (pas encore « french ») et de la « quadrille des lanciers » lui feront la peau puisqu’un jour celui-ci s’effondre. Littéralement. Vers 1860, on reconstruit à la place un atelier de fabrication de pianos. 30 ans plus tard, Montmartre est en train de devenir le lieu de vie de toute une génération d’artistes chassés du 9e arrondissement par la vie chère et le prix prohibitif des dames et des boissons. En plus de tarifs super avantageux sur ces deux biens de consommation courante, la butte offre de nombreux paysages, des spots de peintures top cool et cheap et est proche de la rue Laffitte où se trouvent nombre de galeries d’Art.

Le propriétaire du Bateau Lavoir, un certain François Sébastien Maillard dont on peut encore voir les initiales sur la ferronnerie qui surplombe l’entrée se dit qu’il pourrait facilement transformer l’endroit en ateliers d’artistes loués à bas prix. Ce qu’il fait en 1889 en découpant sommairement cet hétéroclite bâtiment construit à flanc de colline en une vingtaine d’ateliers. Vers 1900, le loyer mensuel est de 15 francs, si on considère qu’un ouvrier gagne à l’époque 5 francs par jour, ça veut dire que le gars paie son loyer en 3 jours. Si t’es parisien, je te laisse faire la comparaison avec ton salaire et ton loyer aujourd’hui (spa la peine de s’énerver j’y suis pour rien). Au Bateau Lavoir les conditions de vies sont précaires : on y crève de chaud en été (ce qui permet d’y voir des artistes peindre à moitié à poil) et de froid en hiver. Le nom « Bateau Lavoir » fait d’ailleurs allusion à cette précarité (l’ambiance dans les Lavoirs étant un mélange joyeux de saleté, de promiscuité, de trucs chimiques et de chaleur étouffante à fortiori lorsque le dit lavoir était sur un bateau, d’où le nom, tu me suis ?).

Le premier occupant du Bateau Lavoir est un peintre italien du nom de Maufra, il sera suivi par des collègues espagnols et notamment le céramiste Paco Durio. Mais la légende du Bateau Lavoir ne commence vraiment qu’en 1904 quand un petit gars, espagnol de son état, s’installe dans l’atelier de Paco. Son nom ? Pablo, Diego, Jose, Francisco de la Paula, Juan, Nepomuceno, Crispin Crispinino de la Santisssima Trinidad, Ruiz & … Picasso ! Le p’tit gars en question est un génie, il le sait, il va révolutionner la peinture. Très charismatique il est entouré d’un aréopage de fans dont le premier sera le poète Max Jacob, rapidement rejoint par Guillaume Apollinaire et des tas de demoiselles. Continuer la lecture

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