Hermès ou la mythologie et le braquage à la Grecque

L’histoire, ça n’est pas que des lois et des guerres, des rois, c’est aussi les mythes, ces histoires qu’on a tous en tête. Car le mythe, c’est l’histoire de l’histoire, le récit des origines avant que la science ne vienne rendre tout ça terriblement chiant. Alors me voilà pour mettre des rêves pleins de paillettes dans tes yeux. Parcourons le monde à travers les siècles (tu seras bien, promis)! Toutefois, avant qu’on s’envole vers la Grèce immortelle, je souhaitais dire merci à la Marine de ce blog pour m’avoir donné l’occasion de lui enseigner le véritable sens de l’expression “talent littéraire”, et merci à la Marine qui illustre ce modeste billet pour sa fantastique contribution.

La légende raconte que le dieu Hermès vit le jour il y a bien longtemps, dans une obscure caverne d’Arcadie, en Grèce. Le jeune dieu était bien espiègle, d’ailleurs : même pas le temps de lui taper sur le fessier pour lui arracher son premier cri que le voilà parti faire un tour. A peine sorti de sa grotte croise-t-il une tortue. Il décide donc de la tuer et de l’évider, parce qu’il est comme ça, il a envie d’un jouet. Il utilise ensuite sa carapace et ses tendons pour confectionner une lyre, et invente coup sur coup la cruauté animale et la musique. Mais avec tout ça, Hermès commence à avoir faim. Lui vient alors l’idée d’aller voler le troupeau de boeufs d’Apollon, son demi-frère.  Parce que oui, c’est normal, quand on vient littéralement de naître, d’aller se taper 500 bornes (au bas mot) à pieds pour voler des vaches, tout ça parce qu’on a un petit creux. Oui, j’ai vérifié le trajet. Bref, Hermès pas plus gros qu’un sac à main, s’embarque pour une aventure style L’Incroyable Voyage. Après 98 heures de route, il arrive en Piérie, là où paissent tranquillement les bovidés de son demi-frère de Dieu.

Pour éviter de se faire pécho par le FUCKING DIEU DE LA LUMIÈRE et prendre la dérouillée de sa (courte) vie, notre petit anar en herbe a une astuce. En effet, pour brouiller les pistes, le marmot fait marcher les boeufs à l’envers pour faire croire à Apollon que les animaux se dirigent dans le mauvais sens. À noter qu’Hermès inspira sans doute des gangsters durant la Prohibition, qui portaient lors de certains rendez-vous secrets des chaussures aux semelles inversées. Pour brouiller les pistes, hein, pas pour voler des boeufs. Suivez un peu. Hermès parvient donc à mettre les boeufs en sécurité dans une étable non loin de son chez lui, 500 kilomètres derrière, tue une vache ou deux et en profite pour inventer le feu en frottant des bouts de bois. Tout ça pour un steak, fallait il vraiment qu’il ait la dalle. Et le plus beau dans l’histoire, c’est qu’il s’abstient au dernier moment de manger la viande des boeufs qu’il a tué parce qu’il vient juste de se souvenir que le troupeau est sacré, donc que ce serait un sacrilège. Mais voler et tuer, c’est pas pareil, ça compte pas.

Pendant ce temps, Apollon mène l’enquête. Le plan était presque parfait, mais on ne la lui fait pas comme ça à Apollon, le mec qui a des oracles comme groupies. En effet, sur la scène du crime, Apollon interroge un témoin, un paysan de passage qui a grillé Hermès en beauté. Pour le mioche, ça sent le faisan. En même temps c’est pas très malin de voler un mec qui a dézingué un serpent géant (le pauvre Python) et filé des oreilles d’âne à un type jusque parce que celui-ci avait trouvé sa musique “bien mais pas top”. Enfin, Hermès se fait gauler, essaye de la jouer “bambin innocent”, mais Apollon ne se laisse pas avoir. Il s’apprête à filer au gamin une grosse rouste quand tout à coup… le petit Dieu éternue. Et oui, ça suffit à arrêter le Dieu Vengeur dans son geste.  Pourquoi? Peur des germes? Sursaut de morale? allez savoir… en tout cas Apollon se ravise. Personnellement, entre ça et le fait de se taper la moitié de la Grèce à pieds afin de voler un troupeau pour RIEN, je ne cherche même plus à comprendre la logique.

Apollon amène cependant le mioche devant leur père à tous les deux, Zeus, pour faire la lumière sur toute cette affaire. À l’issue du jugement, Apollon, pas trop rancunier, récupère ses boeufs, et pardonne au gamin en échange de sa lyre, inventant de ce fait le concept de racket. Hermès, lui gagne le droit de ne pas se prendre une dégelée. En plus, il choppe le bâton d’Apollon (qui deviendra le caducée), comme quoi il est pas trop perdant dans l’affaire. Et c’est ainsi qu’Hermès, bolosse officiel du panthéon, devint dieu des voleurs, des commerçants, et probablement des pharmaciens. Et Apollon, lui, devint dieu de la musique.

Moralité, si vous vous apprêtez à faire quelque chose de stupide :

  1. Prévoyez de bonnes chaussures
  2. Calculez bien votre coup
  3. Si vous vous frottez à plus fort que vous, filez lui votre crève.

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5 thoughts on “Hermès ou la mythologie et le braquage à la Grecque

  1. Super comme article!

    Par contre, je ne sais pas si c’est moi mais il me semble qu’il y a certaines tournures bizarres dans l’article, comme « A peine sorti de sa grotte croise-t-il croise une tortue » ou « En plus, il choppe et le bâton d’Apollon »

    Mais ce sont des détails ! 😉

    • Merci infiniment pour tes remarques, ça me fait réellement plaisir ! Non, je ne suis pas un type chelou (enfin si, aussi, mais c’est une autre histoire), juste l’auteur du billet.

  2. Pingback: L'impératrice Joséphine, ou le fantasme de la vie de Reine | Raconte-moi l'Histoire

  3. C’est bien raconter j’aime bien par contre je ne crois pas que sa soit hermès qui a inventé le feu mais plutôt promethe je suis pas sur à vérifier

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