Ku Klux Klan, l’histoire de la violence raciale

Aujourd’hui, j’ai décidé de vous parler du Ku Klux Klan, ouais les mecs avec leurs capuches pointues et leurs croix enflammées qui prônent la suprématie des Blancs sur les autres. Oui, tous les autres. Outre le fait que penser que la valeur d’un homme se mesure à sa couleur est complètement con, il y a aussi le problème des actes de violence pouvant, ou avec le souhait, d’entraîner la mort.

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Voici l’histoire (non exhaustive) du KKK.

L’origine du Ku Klux Klan

Le KKK est né dans les années 1860 de la frustration (certains parlent d’humiliation) des états du Sud des États-Unis à se voir imposer une politique égalitariste par le Nord à l’issue de la guerre de Sécession. Eh oui, l’esclavage c’est terminé (enfin en théorie…), plus de 4 millions de personnes se retrouvent libres. Si on n’en est pas encore à l’égalité des droits sociaux, la suprématie blanche prend un petit coup de canif. Alors, dans le nuit du 24 au 25 décembre 1865, de nombreux anciens officiers sudistes se retrouvent pour fêter Noël pépouze former une des plus célèbres et terribles organisations criminelles : le Ku Klux Klan.

Parmi les fondateurs célèbres, on peut parler de J. Calvin Jones, Richard R. Reed, John B. Kennedy, James R. Crowe et John C. Lester, ces deux derniers étant aussi à l’origine du nom du KKK.

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D’ailleurs, ça vient d’où ce nom et ça veut dire quoi Ku Klux Klan ?

L’étymologie est bien connue, en grec kuklos signifie cercle et lux signifie lumière, alors lorsqu’on partage le mot, les deux définitions font sens : le cercle de lumière. Ensuite, « clan » à l’époque c’était plus classe que « team » alors on change le C en K pour uniformiser la première lettre de chaque mot. Et PAF, le KKK est né.

Les membres portent une cagoule blanche et pointue sur la tête ainsi qu’une longue robe. Parfois, les chevaux portent le même déguisement. L’idée des chevauchées nocturnes est de terroriser les Noirs qui sont peu instruits (faut dire qu’après des années d’esclavage, tu ne sais pas ou peu lire) et très superstitieux. De fait, grand nombre d’entre eux pensent qu’il s’agit de fantômes de soldats confédérés morts au combat qui ont la ferme intention de se venger. Si ce ne sont pas de véritables fantômes (désolée du spoil) les membres du Ku Klux Klan vont bien se « venger » pour rétablir l’ordre et la suprématie de l’homme blanc. Continuer la lecture

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Leonid Rogozov s’auto-opère de l’appendicite

Je ne m’en cache pas, l’histoire de la médecine est une des disciplines que je préfère. Entre les tentatives chirurgicales pour rajeunir, l’histoire de la césarienne ou encore celle des transfusions sanguines, il y a de quoi faire de nombreux articles mais, aujourd’hui, j’ai décidé de vous parler de Leonid Rogozov. Ce médecin russe se serait bien passé de faire la Une des journaux, voici son histoire.

 L’expédition en Antarctique

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En 1961, Leonid Rogozov a 27 ans et il intègre, au mois de mars, une base russe construite en Antarctique. Il est le médecin de la station Novolazarevskaya qui accueille douze hommes. C’est-à-dire que si un mec se fait mal ou tombe malade, c’est lui qui le soigne. Durant l’hiver polaire, qui est très long, les hommes sont complètement coupés du monde extérieur. Les tempêtes de neige empêchent les avions de décoller et les voitures de rouler. Presque deux mois après son arrivée à la station, Leonid Rogozov a mal au ventre. Pas une petite indigestion, non, il se tord de douleur, il est sujet aux vomissements et il a de la fièvre. Malgré la prise d’antibiotiques disponibles dans la pharmacie de la station, le diagnostic tombe : Leonid Rogozov a une appendicite aiguë. Il a noté dans son journal ses ressentis…

Je n’ai pas dormi de toute la nuit dernière. Ça fait mal comme le diable ! Une tempête de neige transperçant mon âme, des gémissements, comme une centaine de chacals. Toujours pas de symptômes évidents que la perforation est imminente, mais un pressentiment m’oppresse…

Au milieu du XXe siècle, l’appendicite se soigne très bien, on endort, on ouvre, on coupe, on suture et fin de l’histoire. C’est une bonne chose. Or, pour Leonid Rogozov, qui est le seul médecin sur la base, ça va être plus compliqué. Il va devoir être le médecin de sa propre appendicite. Soit il tente de s’auto-opérer, soit il laisse l’infection se propager et il meurt…

Ça y est… Je dois penser que la seule issue possible est de m’opérer moi-même… c’est presque impossible… mais je ne peux pas me croiser les bras et abandonner. Continuer la lecture

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Marina Yurlova, enfant-soldat de l’armée russe

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A l’occasion de la journée des droits des femmes, j’ai décidé d’organiser une semaine exclusivement féminine sur Raconte-moi l’Histoire. Aujourd’hui je vous parle de Marina Yurlova, une femme russe qui dès l’adolescence a combattu en tant qu’enfant-soldat volontaire. Découvrez l’histoire de Marina Yurlova car non, l’histoire de la guerre n’est pas seulement celle des hommes !

Marina Yurlova, une enfance en Russie

Marina Yurlova, en russe Марина Юрлова, est née le 25 février 1901 à Raevskaya, dans la région du Kouban, au bord de la mer Noire et proche du bassin du fleuve Kouban. Le père de Marina Yurlova est un militaire. C’est un colonel cosaque. Les Cosaques du Kouban (aussi appelés cosaques de la mer Noire) sont issus d’un peuple slave, avec des coutumes ukrainiennes. Ils ont été déplacés par Catherine II du bord du Dniepr (fleuve ukrainien) pour cultiver les terres, occuper et protéger le territoire pris à l’Empire Ottoman au milieu du XVIIe siècle. Ensuite, les Cosaques se sont installés, ils ont pris leurs aises et lorsque la guerre sonne, ils sont prêts à défendre la Russie. En août 1914, le père de Marina Yurlova est appelé sur le front et la jeune fille décide d’y aller aussi.

L’enfant-soldat volontaire, Marina Yurlova

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Marina Yurlova intègre alors un régiment cosaque du front de l’est russe en 1914. Elle va servir son pays durant cinq années. Dès le mois d’août 1914, Marina Yurlova part en train avec des centaines d’autres soldats en direction du front. L’ambiance est bonne, presque festive. On chante (des chants militaires et patriotiques), on danse dans les wagons. On va se battre pour le pays ! D’autres femmes sont également en direction du front, celles qui ne veulent pas quitter leur mari et qui comptent bien se battre à leurs côtés ! C’est aussi une tradition cosaque, les femmes suivent les hommes sur le front. Marina Yurlova écrit dans son livre intitulé « Cossack Girl » (publié 30 ans après) :

« Je suppose que ça doit être difficile pour n’importe qui d’imaginer les sentiments d’une fille cosaque, qui se réveille dans un train quelque part dans le Caucase par un beau matin d’été, une fille de quatorze ans qui s’est trouvée emportée dans une contrée inconnue vers une mystérieuse frontière »

Et pourtant, elle fait preuve d’un courage sans limite. Continuer la lecture

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Malédiction des Labdacides, l’histoire d’Œdipe

Œdipe et la sphynx

Il y a quelques temps, j’ai assisté à une conférence géniale à la médiathèque de Port-la-Nouvelle, c’est un peu dans ce lieu que j’ai appris à lire et j’y retourne régulièrement pour voir des expos, comme celle sur la maternité suisse de Elne. Cette fois, la conférence portait sur la malédiction de deux familles grecques, les Labdacides et les Atrides. Si avec les Atrides il y a de la zoophilie, du ragoût de chair humaine et des relations incestueuses, c’est bien la malédiction des Labdacides que je compte vous raconter aujourd’hui, il s’agit de celle du célèbre Œdipe et ça commence par un acte pédophile.

La pédophilie mythologique de Laïos

Labdacos, qui donne son nom à la famille des Labdacides, a un fils Laïos. Pélops a deux jumeaux, Thyeste et Atrée et un autre fils, Chrysippe, qu’il a eu avec la nymphe Danaïs. Un beau jour, Pélops demande à Laïos s’il veut bien apprendre à son fils Chrysippe à conduire un char. Laïos est honoré. Il accepte. Et il se trouve qu’il s’entend bien avec le gamin. Très bien. Il en fait son amant et part avec lui. J’aime autant vous dire que les parents de Chrysippe ne sont pas bien contents de voir qu’il ne rentre pas le soir à la maison. En réalité, le problème ne vient pas de la pédophilie, ça, ce n’est pas un problème, mais Laïos n’a pas respecté son hôte, et c’est bien plus grave que de pécho un gamin. Alors Danaïs demande aux jumeaux Atrée et Thyeste de tuer Chrysippe (ils n’ont pas le temps de le faire que déjà Chrysippe s’est pendu, de honte) et Pélops lance sur Laïos la malédiction d’Apollon, et celle-ci fait mal.

La malédiction d’Apollon, la punition de Laïos

Après le rapt de Chrysippe, Laïos épouse Jocaste. Une jeune femme. Tout va bien dans le meilleur des mondes mais ils ne parviennent pas à avoir d’enfant. Il est coutume, en Grèce, d’aller demander de l’aide à l’oracle de Delphes. Alors Laïos décide de s’y rendre pour s’entretenir avec la Pythie. Effectivement, le verdict est sans appel : si Laïos a un fils, il tuera son père et épousera sa mère. Laïos rentre à Thèbes, penaud. Prudence étant mère de sûreté, il décide de ne plus toucher à son épouse Jocaste pour ne pas prendre le risque d’avoir un enfant et encore moins un garçon. Ceinture. Mais une nuit, alors que Laïos a un peu trop picolé, il se jette sur Jocaste. Et paf. La reine de Thèbes accouche d’un garçon. Rapidement le couple décide d’abandonner le gamin pour conjurer l’oracle. Laïos lui lie les pieds et l’accroche à un arbre pour être certain qu’il meure. Les pieds liés gonflent.

Le gamin n’a aucune chance de s’en sortir, il est pris au piège, mais un berger de passage, trouve l’enfant, le récupère et décide de le confier au roi et à la reine de Corinthe. Polype et Mérope ne parviennent pas à avoir d’enfant, ils l’élèvent alors comme si c’était le leur et lui donnent le nom d’Oedipus qui signifie « pieds gonflés, tuméfiés ». (« Oe » : comme œdème lorsqu’on gonfle, tu vois ? Et « pus » comme pousse-toi tu me marches sur les pieds). Le couple ne veut pas dévoiler le secret de l’origine d’Œdipe. Il pense alors être le fils de Polype et Mérope.

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Bien des années plus tard, Œdipe consulte l’oracle de Delphes pour savoir ce qu’il va faire de sa vie et la Pythie lui apprend sa malédiction « Tu tueras ton père et épousera ta mère ». Aïe, coup dur. Œdipe décide de quitter ses parents pour conjurer la malédiction. Il fait un bisou à Polype, un à Mérode et il s’en va. Il quitte Corinthe en direction de… Thèbes. Eh oui, il n’y a pas de hasard… Sur le chemin, il croise un convoi, la carriole écrase le pied d’Œdipe et ça tourne au vinaigre. Baston. Œdipe tue un homme, puis reprend sa route pour Thèbes. Continuer la lecture

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