La bière et le vin, ou la picole de l’Égypte ancienne

On a parlé pinard au Moyen Age, alors aujourd’hui, ça tombe sous le sens, on parle bière et Égypte ancienne. Enfin, pas seulement, on va parler des boissons les plus consommées en Égypte, bien avant notre ère. Avant cela, petite mise au point. Comment peut-on connaître les us et coutumes culinaires ? Vous me direz « les livres de cuisine ! ». Oui, ou papyrus, peu importe. Mais non, il n’en est rien. Nous n’en avons aucun. C’est sur les murs des célèbres (ou non) monuments que l’on trouve des indices sur les boissons et la nourriture des Égyptiens. Eh oui ! Aussi, quand Daesh décide de péter des palais en Irak ou Syrie, les mecs ne font pas que détruire une architecture, mais font disparaître des témoignages de l’Histoire. Et ça fout un peu les boules. Mais parlons plutôt de picole !

Heneqet, ou la bière égyptienne

 

En hiéroglyphe, ça se dessine comme ça

Dans l’alimentation populaire en Égypte ancienne, on retrouve le pain et la bière. Un peu comme l’étudiant du XXIème siècle finalement. La bière est la boisson préférée des hommes et des dieux, enfin, soi-disant. Les femmes, mais aussi les enfants, en consomment quotidiennement, et pour une raison que vous connaissez tous : l’eau est dégueulasse et porteuse de maladies. Aussi la bière à base d’orge accompagne le petit-dej’ aussi bien que le souper. Tout le monde termine la journée en étant ivre finalement.

Les employés étaient souvent payés le matin pour la journée de travail et en produits alimentaires, histoire d’être sûrs que les mecs peuvent manger et donc travailler correctement. Le pack contient du pain, de l’huile, des légumes, parfois des épices, et quatre litres de bière. Voilà, quatre litres de bière pour tenir la journée. Perso, avec deux bières, je peux pas travailler… Encore moins en plein soleil. Une question d’habitude sans doute…

Voici une recette de heneqet à faire trankil un dimanche chez toi: déjà, il te faut faire du pain d’orge (en image). Bon, si t’en as pas, t’en commandes à ton boulanger, mais bon, c’est moins DIY quoi. Tu émiettes ton pain dans une grande jarre, et tu ajoutes de l’eau. Si vraiment tu veux que ta bière fermente à fond, tu rajoutes des dattes. Le sucre, ça aide. Et puis, tu attends, tu attends, tu attends et quand la couleur commence à ressembler à celle d’une bière un peu foncée, tu enlèves les derniers morceaux de pain. Et hop le tour est joué. (Si tu te bourres la tête avec de la bière faite maison, je veux des photos)(mais attention, il faut consommer avec modération, blabla, je veux pas de problème avec la justice, surtout si t’es mineur) La recette, étape par étape en images.

Le vin : rouge ou blanc ?

Déjà 3000 ans avant notre ère, les Égyptiens picolent du vin. Ça se dit, « jrp ». C’est durant la 18ème dynastie que le vin est devenue super populaire, on trouve du rouge et du blanc. En général, le pinard fait 25°, c’est pas de la rigolade.

La méthode est la même que celle du Moyen Age par chez nous. On récolte le raisin, on le presse avec les pieds dans un bac qui peut contenir au moins 5 personnes. Ensuite, tu fous le jus dans un pot d’argile, et tu le fermes. Ici, en image. Sur de nombreux pots, on peut voir la date et le vignoble indiqués, un peu comme nos étiquettes quoi. Moderne et pratique pour les historiens !

Contrairement à la bière qui coûte que dalle, en Égypte, le vin est très cher et il est consommé principalement par les pharaons. D’ailleurs, ils ont créé un fonctionnaire d’état : le dégustateur de vin. Bin oui, faudrait pas servir du vin dégueulasse au big boss du pays.

Le sans alcool

Évidemment, les mecs ne font pas que consommer de l’alcool, j’veux dire, on peut pas être bourrés 24h/24. Du coup, ils boivent aussi des jus de fruit, et du lait (mais pas trop).

Les Égyptiens consomment énormément de fruits, faut dire que les terres au bord du Nil sont très fertiles, du fait des inondations annuelles. Des documents montrent que les fruits riches en sucre sont les plus cultivés et consommés. C’est le cas des pommes, des grenades, des raisins et des figues. Aussi, les Égyptiens importaient-ils des noix de coco. Pour leur eau. Et parce que c’est bon. Les jus les plus populaires étaient ceux de raisins et de figues. Les mecs faisaient macérer les fruits pendant de longues heures pour pouvoir extraire la moindre goutte de jus.

Enfin, l’élevage de chèvres et de vaches a permis aux Égyptiens de pouvoir consommer du lait et des produits laitiers (lait caillé, petit lait, crème de lait…). Le lait d’ânesse en revanche, Cléopâtre le garde pour prendre des bains !

On se retrouve lundi pour parler d’une secte un peu cheloue !

On remercie Romain pour ses illustrations, et on le retrouve sur son site

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3 thoughts on “La bière et le vin, ou la picole de l’Égypte ancienne

  1. J’ai une question bête ^^ ils le font cuire le pain ? (nan parce que logiquement ça flinguerait la levure mais en même temps sinon je vois pas pourquoi ils s’embêtaient à la faire sous forme de pain? )
    Sur ce je vais faire des tests en cuisine héhéhé…

  2. Bonjour,
    Vous dites que le pinard titrait 25°, ceci n’est pas possible par la simple fermentation : aux alentours de 17°, les ferments sont tués, la fermentation s’arrête et le taux d’alcool ne peut monter au-delà.
    Pour arriver aux 25°, il y a deux solutions :
    – soit il s’agit d’un vin permuté (c’est à dire avec ajout d’alcool) ce qui sous entend que la distillation était pratiquée donc connue.
    – soit de l’eau était soustraite par congélation (on congèle, on enlève le glaçon et ce qui reste est plus riche en alcool)
    Ceci peut justifier un prix très cher mais je doute de ced possibilité à l’époque.
    Pouvez-vous m’en dire plus à ce sujet;
    Merci

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