La fistule anale de Louis XIV ou l’histoire d’une opération

Il y a quelques temps déjà, je vous parlais de la fistule périnéale de François Ier. Mais je dois vous faire une confession, ce n’est pas mon abcès préféré. Eh non, en tête de mon classement des fistules on trouve celle de Louis XIV. Pas tellement parce que c’est élégant et glamour, plutôt parce que ça a fait grand bruit dans le royaume de France, genre toutes les cours d’Europe ont célébré le succès de l’opération par Charles-François Félix en 1686.

Voici l’histoire de la fistule anale la plus célèbre du monde.

L’histoire de la fistule

(vraiment chelou cet article)

Clystère

Grosso modo, la fistule est un abcès lié à une infection qui crée une formation anormale entre deux organes. Et une fistule anale comme celle de Louis XIV est un abcès au cul, soit une connexion entre une glande anale et le rectum. Tout simplement. Au XVIIe siècle, les fistules sont courantes dans les hautes castes de la société pour la simple et bonne raison que l’on pratique le lavement anal avec un clystère en métal. Sauf que le métal, on ne le stérilise pas (il faut attendre le XIXe siècle). Du coup, ça abîme les chairs et puis ça pourrit. La pratique de l’équitation ne vient pas arranger les choses. Les frottements réguliers empêchent la cicatrisation et ainsi accentuent l’infection. Bref, ça pue bien du cul. Et ça fait mal. Continuer la lecture

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Les cheveux de 11 mètres des Sutherland

A la fin du XIXe siècle, sept sœurs vont faire la richesse d’une famille grâce à leurs cheveux. Eh oui, les sept sœurs (Sarah, Victoria, Isabella, Grace, Naomi, Dora et Mary) comptabilisent onze mètres de cheveux. Soit une moyenne de 1m50 de crinière par tête ! Voici leur histoire !

Photo de famille

La famille Sutherland

Les parents Sutherland vivent dans l’état de New-York où ils élèvent de la volaille. Des dindes. Pour le père, Fletcher, qui n’est pas très vaillant, la ferme ne rapporte pas assez. Et il n’a pas franchement envie de bosser alors dès qu’elles en ont l’âge, il envoie ses filles chanter à l’église. Lorsqu’elle ne sont pas en haillons et les pieds nus au milieu des dindes, les filles apprennent la musique. La mère, soucieuse de la qualité capillaire de ses filles leur enduit la tête d’une huile assez odorante qui donne un aspect très sale aux cheveux. Mais ça protège ! Et les filles n’ont rien à dire… Les sœurs Sutherland sont nées entre 1845 et 1865 et en 1867, alors que la plus jeune Mary n’a que deux ans, la mère de famille décède. Alors c’est triste, c’est sur, mais la bonne nouvelle c’est que les shampoings à l’huile dégueulasse, c’est terminé !

C’est le début d’un business pour les sœurs, et surtout pour le père qui va vite délaisser les dindes pour exploiter ses filles.

Les premiers spectacles des sœurs Sutherland

Les filles étaient déjà connues et appréciées dans la paroisse, aussi papa Sutherland décide d’organiser une véritable tournée des églises. Les filles vont jouer de la musique tout en exposant leurs cheveux, et le frère va s’occuper de la mise en scène. Faut bien qu’il se rende utile (il a les cheveux courts). A la fin du XIXe siècle, les filles ont plus de 11 mètres de cheveux et ça fait grand bruit du coté de New-York. Le monde afflue aux portes des églises mais ce n’est certainement pas pour la qualité musicale, non, on vient voir les cheveux !

Naomie et Dora

Naomi                                                                                    Dora

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Teruha, mystérieuse geisha au doigt coupé

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Aujourd’hui je vous parle de Tatsuko Takaoka, longtemps surnommée Teruha. Il s’agit d’une des geishas les plus célèbres du Japon. Sa vie n’a pas été de tout repos et je vous laisse la découvrir dans cet article.

Grandir dans une okiya

Tatsuko Takaoka, ou Teruha, est née en avril 1896 dans une famille peu conventionnelle. Son père est un véritable coureur de jupons. Il a des gosses un peu partout et il est difficile d’élever tout le monde. Sa mère décède alors qu’elle est encore une petite fille. Aussi, alors que Teruha a 12 ans, son gentil papa décide de la vendre à une okiya. Une maison pour apprendre à devenir geisha. Un pensionnat pour apprenties geishas qui devient rapidement un bordel japonais quoi… Les geishas sont régulièrement exploitées sexuellement, même si ce n’est pas leur fonction première. Devenir geisha ça n’emballe pas tellement Teruha, mais non seulement elle n’a pas son mot à dire, mais en plus, elle se console en pensant que son travail lui permettra de donner une bonne éducation à son petit demi-frère. Elle y tient. Elle aurait aimé recevoir une éducation, ça n’a pas été le cas mais elle va se battre pour des valeurs.

La vente de la virginité de Teruha

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Une fois arrivée à l’okiya, Teruha commence une formation de maiko (apprentie geisha), elle prend le nom de Chiyoha. La jeune fille a 12 ans, elle ne connaît rien aux hommes, rien aux femmes, rien aux relations et encore moins aux histoires de cul, et pourtant, il va falloir qu’elle grandisse vite et qu’elle s’y mette. Tout commence avec la perte de sa virginité. La maison de geishas ne va pas choisir l’homme le plus beau, le plus doux et le plus respectueux pour la jeune fille, non, c’est évidemment celui qui file le plus de fric qui remporte l’hymen.

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Obusite, le syndrome post-traumatique des Poilus

Après avoir travaillé sur les conséquences physiques de la Première Guerre mondiale, les cicatrices, les mutilations et autres amputations, il me semblait important de vous parler des conséquences psychologiques (avec des impacts physiques)… Découvrez l’obusite, le mal des Poilus.

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L’obusite, une pathologie nouvelle ?

Le terme « obusite » est apparu lors de la Première Guerre mondiale. Les Poilus quittaient le front atteints d’une maladie nouvelle. Difficile à décrire car elle peut prendre différentes formes. On s’intéresse peu aux pathologies nerveuses, et surtout, on n’y comprend pas grand chose. L’obusite c’est aussi, le « choc émotionnel », la « névrose de guerre » ou « le syndrome des éboulés ». Aujourd’hui on appelle ça un « trouble de stress post-traumatique » ça se traduit par des cauchemars, des névroses mais aussi des troubles physiques.

On explique le trouble de stress post-traumatique ou l’obusite par un stress important, une peur omniprésente et surtout le fait que personne, non personne n’a envie de prendre un obus en travers de la tête. C’est vrai quoi. La guerre c’est de la peur et l’obusite en est le principal symptôme. Il y a également l’épuisement physique. Tu as déjà essayé de dormir entre les rats, les excréments et les obus dans une tranchée ? C’est pas évident.

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Selon les médecins de l’époque, on pense que les troubles comportementaux des Poilus sont dus à la distance que l’esprit du soldat veut (ou en tout cas DOIT) prendre avec la réalité. Comme pour se couper du monde, de la réalité, de la guerre. Un médecin psychiatre précise que l’obusite c’est lorsque « l’instinct de conservation se rebelle contre la guerre ». Les Anglais appelle l’obusite : le Shellshock. Continuer la lecture

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