La légende médiévale de Rainouart

Après la légende de Perceval, je vous propose de découvrir celle de Rainouart, un géant un peu teubé.

C’est l’histoire d’un mec qui s’appelle Rainouart

On peut pas dire qu’il a une jeunesse douce et paisible. Il a été recueilli par des marchands, on ne sait trop où, mais il semble un sarrasin tant sa peau est foncée. Aussi, il est invendable, seul le fils de Charlemagne, le roi Louis le Pieux en veut. Faut dire que dès son jeune âge, il pouvait porter n’importe quelle charge. On le dit géant, il a 15 ans et des épaules larges comme celles d’un cheval. En revanche, il est teubé, genre vraiment. Il bosse dans les cuisines du fils de Charlemagne, Louis. A Laon. Son job ? Faire des braises.

 Rainouart, faut pas trop l’emmerder

Il est sans cesse taquiné par ses collègues et supérieurs, un torchon brûlé jeté sur l’épaule, un petit coup de pied ou une bonne gifle des familles. Aujourd’hui on appelle ça du harcèlement, à l’époque c’était une partie de rigolade entre copains. Presque. Un jour Rainouart en a assez d’être le souffre-douleur de tout le monde. Il pète un câble, genre pas à moitié, il menace tout le monde de mort.

Évidemment, personne ne prend le teubé au sérieux. Le cuistot, con comme une barrique le gifle, peut être un peu plus fort que d’habitude, ou peut être pas, en tout cas, c’était pas le bon jour. Rainouart l’attrape, lui fait faire trois tours, et au bout du quatrième il le lâche. Son crâne s’éclate contre un pilier de la cuisine, les yeux sortent des orbites et le cerveau se répand sur le sol. C’est dégueulasse.

Alertés par les cris en cuisine, des mecs tentent de choper le géant pour le bastonner, mais il saisit une perche et menace d’embrocher le premier qui l’emmerde. Du coup, bon, bin, personne ne l’approche. Finalement Guillaume d’Orange vient vers lui de la part du Roi. Il lui propose un job. Se battre à ses côtés pour défendre le royaume.

Rainouart se fait construire un tinel une massue énormissime, que lui seul peut porter.

La bataille dans l’abbaye

Le premier matin, alors que tous les chevaliers commencent à partir vers le lieu de la bataille, le Géant ouvre difficilement les yeux. On le hâte, on le hâte et dans la précipitation, il en oublie sa massue. Or, il a déjà fait quelques bornes à pieds avant de se rendre compte qu’il part se battre sans arme. Crétin. Il fait donc demi-tour, mais sur son chemin, il rencontre une abbaye qui est en fête, genre énorme buffet.

Rainouart demande alors au cuisinier s’il peut avoir une petite écuelle parce qu’il a la dalla d’avoir autant marché. Et puis, être con, ça creuse. Le cuisinier refuse, Rainouart insiste, le cuisinier refuse encore, Rainouart lui éclate une louche sur son petit crâne tonsuré. Et puis, vénér, il pose le mec sur les braises de sa cuisine le faisant rissoler comme un cochon ». Ensuite, il mange deux poulets à l’ail. Trankil.

Pour punir tout le monde, le Géant donne les restes du buffet à des clochards qui mendient devant la porte. Finalement, il va reprendre la route, direction Laon.

 La bonne blague et la fin heureuse

Enfin arrivé à Laon, le Géant sait exactement ou il a déposé son timel, or, il n’est pas à sa place. Nouveau pétage de plomb, le mec menace de tuer tout le monde si on ne lui rend pas sa massue. Gênés, les écuyers annoncent qu’ils ont voulu faire une petite blague, qu’ils ne pensaient pas à mal, que pardon, on ne recommencera plus promis. Viens, on te montre où elle est, de toute façon, on a trop galéré pour la porter. Et là, là, Rainouart est content, il part trankil retrouver Guillaume d’Orange et son armée. D’ailleurs, la légende raconte que Rainouart est tellement fort pour la guerre, que Guillaume d’Orange décide de le faire baptiser afin qu’il puisse être adoubé. Ce sera fait !

Comme quoi, on peut être con et être dans l’armée (comment ça on le savait déjà ?).

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3 thoughts on “La légende médiévale de Rainouart

  1. Petit rectificatif concernant la dernière mention… Des cons, il y en a partout, et en proportion plus dans les entreprises ou l’administration qu’à l’armée… De nos jours, la plus part des officiers est issue d’un cursus BAC +5, et souvent cumule un diplôme d’ingénieur…. Tout le monde ne peut pas en dire autant !

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