Obusite, le syndrome post-traumatique des Poilus

Après avoir travaillé sur les conséquences physiques de la Première Guerre mondiale, les cicatrices, les mutilations et autres amputations, il me semblait important de vous parler des conséquences psychologiques (avec des impacts physiques)… Découvrez l’obusite, le mal des Poilus.

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L’obusite, une pathologie nouvelle ?

Le terme « obusite » est apparu lors de la Première Guerre mondiale. Les Poilus quittaient le front atteints d’une maladie nouvelle. Difficile à décrire car elle peut prendre différentes formes. On s’intéresse peu aux pathologies nerveuses, et surtout, on n’y comprend pas grand chose. L’obusite c’est aussi, le « choc émotionnel », la « névrose de guerre » ou « le syndrome des éboulés ». Aujourd’hui on appelle ça un « trouble de stress post-traumatique » ça se traduit par des cauchemars, des névroses mais aussi des troubles physiques.

On explique le trouble de stress post-traumatique ou l’obusite par un stress important, une peur omniprésente et surtout le fait que personne, non personne n’a envie de prendre un obus en travers de la tête. C’est vrai quoi. La guerre c’est de la peur et l’obusite en est le principal symptôme. Il y a également l’épuisement physique. Tu as déjà essayé de dormir entre les rats, les excréments et les obus dans une tranchée ? C’est pas évident.

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Selon les médecins de l’époque, on pense que les troubles comportementaux des Poilus sont dus à la distance que l’esprit du soldat veut (ou en tout cas DOIT) prendre avec la réalité. Comme pour se couper du monde, de la réalité, de la guerre. Un médecin psychiatre précise que l’obusite c’est lorsque « l’instinct de conservation se rebelle contre la guerre ». Les Anglais appelle l’obusite : le Shellshock. Continuer la lecture

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Gueules cassées, conséquences physiques de la Grande Guerre

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La guerre, c’est moche. On le sait, ce n’est pas nouveau. Mais chaque guerre apporte son lot de conséquences physiques mais aussi psychologiques. Paye ton traumatisme de prendre un obus dans la tronche… Aujourd’hui je vous parle des Poilus, ceux qui ont connu le pied de tranchées, mais aussi l’horreur de la guerre et des blessures atroces, ceux qu’on appelle les Gueules cassées.

Les images peuvent heurter votre sensibilité, elles sont pour la plupart issues de la BIUSanté et vous n’êtes pas obligés de cliquer.

Les mutilés d’une guerre terrible

Durant la Première Guerre mondiale, 40% de l’armée française a été blessée de façon invalidante, au sein de ces 40%, près de 15% des soldats ont été blessés au visage. Parmi les armes de guerre, ce sont les mitrailleuses qui ont fait le plus de dégâts en occasionnant les 2/3 des blessures sur les quatre années de guerre. Mais il y a aussi les obus.

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Du coup, on compte alors plus d’un million et demi de morts, et trois millions de blessés de guerre, avec plus de trois cent mille mutilés, dont quinze mille blessés au visage, ce sont les fameuses Gueules cassées. Difficilement identifiables et souvent en état de choc, les soldats ont été victimes d’une balle de mitrailleuse provoquant fracture de mâchoire, perte d’un œil, des deux, du nez, ou encore d’un éclat d’obus avec perte de la peau, des muscles et même des os…

[Du fait de leur absence sur le terrain, peu de femmes ont été victimes de la Grande Guerre, mais il existe tout de même quelques preuves de femmes Gueules cassées. Souvent des infirmières qui n’ont pas eu peur d’aller dans les tranchées ou à proximité] Continuer la lecture

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L’héroïne de Minsk, Macha Brouskina pendue à 17ans

Concrètement aujourd’hui, je ne raconte pas une histoire drôle, et je ne parle même pas de bite. Je vais vous parler d’une exposition qui a eu lieu à la BNF et qui a donné naissance à un livre que j’ai déjà évoqué dans deux articles. Ce livre, c’est Controverses Une histoire juridique et éthique de la photographie de Daniel Girardin et Christian Pirker.

Des expositions de photographies, diverses et variées, il y en a souvent. Mais celle-ci mêle la beauté, les montages (les fées), les polémiques juridiques (le Baiser de l’Hotel de Ville) et la mort. Aujourd’hui je vous parle de l’histoire des photographies de l’Héroïne de Minsk. C’est pas une jolie histoire.

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Le 26 octobre 1941, dix biélorusses sont pendus au centre de Minsk par des soldats Allemands. Ou affiliés. L’idée c’est de donner l’exemple. Regarde, ils se sont révoltés, ils ont lutté contre notre puissance et notre idéologie, nous les avons pendus. Nous gagnons toujours. Surtout, n’essayez pas de vous battre.

C’est ça l’idée. Pour que ça marque bien les esprits, les corps doivent rester suspendus plusieurs jours, jusqu’à une décomposition avancée. Quand ça coule et que ça pue.

Aucune photo dégueulasse n’est affichée dans l’article, les photos des personnes pendues sont toutes dans les liens en rouge.

 Les pendus

 Macha Brouskina

Macha (ou Maria) Brouskina est née en 1924. Elle est née dans une famille juive, mais aucune info n’est dévoilée. On ne sait pas grand chose. D’ailleurs, pendant plusieurs dizaines d’années son identité a été cachée. Bin oui, faudrait quand même pas qu’on sache que l’héroïne est juive… C’est en 1996 qu’elle est rendue publique, et qu’on lui rend hommage.

Lorsque la Wehrmacht arrive en juillet 1941 à Minsk, la jeune fille est forcée de vivre dans le ghetto de Minsk avec sa famille. Et puis, elle va s’engager dans la résistance. C’est une militante convaincue du parti communiste. Elle s’engage comme infirmière à l’hôpital de l’Institut de polytechnique, mis en place pour soigner les victimes de l’Armée rouge. En plus de son rôle d’infirmière, elle fait du trafic de documents, et d’armes pour permettre aux soviétiques d’attaquer les Allemands. Elle va aussi aider de nombreux soviétiques à fuir en utilisant de faux papiers d’identité.

Le 14 octobre 1941 elle est arrêtée par des troupes nazies. Elle a été dénoncée, ainsi que ses complices : Volodia et Kiril. Continuer la lecture

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Docteur Madeleine Brès, femme médecin

A l’heure où les internes en médecine se permettent d’afficher sur leurs murs une fresque représentant une scène de viol, on se dit que la femme a bien du mal à se trouver une place dans le milieu médical avec … Continuer la lecture 

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