L’Empaleur Vlad III, héros et violence

Aujourd’hui je vous parle du mec qui a inspiré le personnage de Dracula, Vlad III l’Empaleur. Pas de bisounours en vue, aucun vampire non plus mais plutôt du sang et de la torture. On aime bien ça dans Raconte-moi l’Histoire, non ?

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« Il n’était pas très grand, mais râblé et fort, avec un aspect cruel, terrible, un nez droit, des narines dilatées, un visage mince et rougeaud où les grands yeux verts, bien fendus, étaient ombrés par des sourcils noirs, broussailleux qui les faisaient menaçants. Il avait les joues et le menton rasés et portait une moustache. Les tempes gonflées augmentaient le volume de la tête que soutenait un cou de taureau encadré par les vagues d’une légère chevelure bouclée, noire, qui retombait sur de larges épaules. » 

Description d’un émissaire à Pie II.   

Bien avant l’Empaleur, une sale ambiance

Avant de se faire connaître pour sa violence et sa caractéristique du pal, Vlad III vit dans un contexte de merde. Clairement. Il règne sur la Valachie (en Roumanie) par intermittence entre 1448 et 1476. Son bled est coincé entre le royaume de Hongrie et l’Empire Ottoman. Ce ne sont pas des rigolos. Avant le règne de Vlad l’Empaleur, la politique de la Valachie est très simple :

« retourne ta veste tant que ça te sauve la peau »

Aussi, un coup on est du côté de la Hongrie, un coup du côté des Turcs. Mais sur le long terme, on se fâche avec tout le monde. En 1447, le gouverneur de Hongrie fait exécuter le père et le frère de Vlad. Ça n’aide pas à trouver un terrain d’entente dans un contexte de paix durable. C’est pareil avec l’Empire Ottoman… Vlad ne fait pas la guerre, il n’en a pas les moyens (peu d’hommes et pas d’argent) alors il fait des trucs plus mesquins. Des assassinats surprises au sein du pouvoir Hongrois ou Ottoman, des embuscades, il prouve qu’il existe et qu’il ne se laisse pas marcher sur les pieds. Une sorte de guérilla, une guerre d’usure.


Le règne de Vlad III l’Empaleur

Pendant sa jeunesse, le petit Vladou a été prisonnier de l’Empire Ottoman et des horreurs il en a vues. Plein. Plein. Plein. Il s’y connaît bien en supplice et à son époque la décapitation, l’écorchement et la pendaison sont à la mode. Aujourd’hui c’est plutôt 49-3, matraques et lacrymo. Pour se faire remarquer un petit peu, et surtout pour effrayer ses opposants et ses pires ennemis, Vlad III va alors mettre en place le supplice du pal. Tu ne sais pas ce que ce c’est ? Continuer la lecture

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Les pieds bandés, ou l’enfer des orteils chinois

Aujourd’hui je vous parle d’une tradition chinoise vieille de onze siècles qui (fort heureusement) tend à disparaître complètement. Je dis heureusement parce que c’est pas du tout drôle, c’est physiquement contraignant, ça fait mal et j’aime pas trop avoir mal et puis surtout ça marque clairement le patriarcat chinois et ça non plus j’aime pas trop. Découvrons tout de suite l’histoire des pieds bandés avec les photographies de Jo Farell !

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L’origine des pieds bandés

La pratique des pieds bandés apparaît en Chine, au Xè siècle, durant la dynastie des Tang. L’histoire raconte que l’Empereur a demandé à sa femme de bien vouloir se bander les pieds afin de pouvoir danser correctement la danse traditionnelle dite du lotus. La nana le fait, évidemment, elle ne va pas dire non à l’Empereur. Et concrètement, je ne sais pas si c’est la soumission à la torture de sa meuf, ou l’idée qu’elle ait des petits pieds pétés, mais l’Empereur, il kiffe grave. Et il va exhiber sa danseuse et ses pieds bandés. Ça va devenir la mode dans les hautes classes de l’Empire.

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Pour se retrouver avec des pieds de lotus, c’est pas facile…

La méthode des pieds bandés

L’idéal c’est de commencer le processus sur une gamine de quatre ou cinq ans, c’est pas parce qu’à cet age là elle a encore les os mous, non, c’est parce que les pieds ont la taille idéale pour qu’à l’age adulte les pieds bandés ne dépassent pas les 7,5 cm (jugée taille idéale, c’est le lotus d’or!) mais en fait, ça dépasse quand même. Continuer la lecture

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Massacre de Nankin : viols, tortures, meurtres

Aujourd’hui, je vous parle du massacre de Nankin. Ce n’est pas un article rigolo et les photos peuvent heurter les esprits les plus sensibles. Les photos les plus indélicates sont glissées dans les liens en rouge qu’il n’est pas du tout indispensable d’ouvrir. Pour l’anecdote, je pensais écrire sur les « femmes de réconfort », mais impossible de comprendre le contexte sans parler du massacre de Nankin, alors pour une fois, faisons les choses dans l’ordre.

Le contexte mondial des années 1930

Alors on le sait, la fin des années 1930 partout dans le monde, c’est pas la période la plus funky. En Europe, il y a Franco en Espagne, le moustachu Hitler en Allemagne et en Italie, Mussolini se fait remarquer plus que de raison. Déjà, ça pue, et l’Occident est bien occupé. Mais en Orient, c’est pas beaucoup mieux, au Japon, l’empereur Hirohito entreprend une mission divine colonisatrice : d’abord la Corée, puis la Mandchourie, puis une grande partie de la Chine et de l’Asie du sud. En 1936, l’Allemagne nazie et l’Empire du Japon signent le pacte anti-Komintern, c’est à dire qu’ils se doivent secours mutuels en cas de problème. Et des problèmes, il va y en avoir. En 1937, l’Italie fasciste de Mussolini va elle aussi signer ce pacte, puis la Hongrie puis l’Espagne.

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Lorsque les troupes Japonaises tentent de prendre Shanghai en août 1937, elles doivent commencer à lutter à Nankin. Les Japonais sont nombreux et surentraînés, face à des chinois peu armés et franchement en galère. Si on parle beaucoup des jeunesses hitlériennes, il se passe la même chose au Japon, avec les écoles militaires. Propagande, lavage de cerveaux, on arme tout le monde et hop en route pour tuer quiconque ose se mettre sur le chemin de l’empereur divin Hirohito. Les japonais sont chauds patate, ils pensent pouvoir prendre la ville en huit jours. Une grosse semaine et le job est terminé. Or, ça ne va pas se passer ainsi, ce sont trois mois de lutte acharnée qui vont permettre aux Japonais de prendre Nankin le 13 décembre 1937, officiellement le 17 décembre. Continuer la lecture

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Catherine de Médicis : l’accouchement cauchemardesque des jumelles

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Catherine de Médicis, c’est la femme d’Henri II. Elle est réputée pour avoir ramené la glace d’Italie, mais aussi l’artichaut (personne n’est parfait). Elle a aussi mis au monde trois rois, François II, Charles IX et Henri III, et une reine, Marguerite. En fait, Cathy a eu plein de gamins, dix. Et neuf grossesses. Les deux dernières filles sont des jumelles, malheureusement, si la grossesse s’est bien passée, l’accouchement, lui a été un véritable cauchemar, c’était en 1557. Revenons d’abord sur les méthodes d’accouchement.

 L’accouchement dans la douleur

Comme on l’a vu pour la Rome Antique et le Moyen-Age, lorsque tu accouches au XVIème siècle, tu douilles ta mère. Et en plus de ça, t’es même pas certaine de survivre à la fin. Mauvais jeu. La fièvre puerpérale tue de nombreuses mères jusqu’au XIXème siècle ! Faut dire que l’hygiène c’est pas ça… Tout le monde a les mains sales, la pièce est dégueulasse, les draps sont rarement propres… Une bactérie, et boum, la mort.

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