Frédégonde, serial killer du Moyen-Age.

Dans l’article du jour, je vous parle de Frédégonde, une femme qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Elle va jouer des coudes pour devenir reine. Et elle va y parvenir. Attention, présence de noms à la con et imprononçables dans ce post. On est dans la seconde moitié du VIème siècle, royaume de Neustrie-Soissons. L’actuel nord-ouest de la France, sans la Bretagne.

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Frédégonde, l’ambitieuse

Frédégonde est du genre arriviste. Elle sait ce qu’elle veut la dame. Mais vraiment. Et ce qu’elle veut c’est être reine. Bon, elle va devoir gravir les échelons car pour l’instant elle est seulement la servante de la reine Audevère, l’épouse de Chilpéric.

Éprise du roi Chilpéric Ier -ou de sa couronne- elle décide, sans pression de tuer chaque personne qui lui fait obstacle, et il y en a quelques unes… Je ne sais pas si sa devise est « yolo » ou « on va commencer à se laisser emmerder » mais dans tous les cas, elle y va fort.

Le mariage de Chilpéric Ier

Alors que Chilpéric est au pouvoir, il épouse Audevère. Audevère est belle, Audevère est reine mais Audevère est cocue. C’est pas tellement un problème, c’est même plutôt dans les mœurs. Mais là, elle est genre vraiment cornue. La maîtresse de son époux, qui n’est autre que Frédégonde, est enceinte. La future maman, pleine de bons sentiments, d’hormones et de projets, fait promettre au roi de l’épouser. Or, ça tarde à arriver. En effet, Chilpéric n’a pas l’intention de quitter sa femme, mais Frédégonde fait la gueule et monte un plan diabolique.  Continuer la lecture

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L’Affaire de Bretagne ou l’histoire d’un mec qui lâche rien.

L’édit de Bertin

Le gouvernement de Louis XV décide en 1763  d’augmenter les impôts, comme quoi c’est pas nouveau. Il s’agit ici d’ajouter deux sous pour chaque livre due à la ferme (1 livre = 20 sous). La ferme générale est une délégation de l’État qui  se charge de récolter les impôts (taille, gabelle, tabac…) dans les provinces.

L’Affaire de Bretagne

Le relou.

A cette époque, en Bretagne, c’est le Duc d’Aiguillon qui est gouverneur du royaume, alors que Louis-René Caradeuc de la Chalotais est un parlementaire. Entre eux, une vieille rancœur, Louis-René veut sa peau. C’est pourquoi, lorsque le commissaire du Roi demande au parlement de Rennes de ratifier l’édit de Bertin, le parlementaire s’y oppose farouchement, prétextant que les États de Bretagne ont signé un accord fiscal avec le Roi y a des années. Soit. Il a pas tort, mais ça n’arrange pas  franchement le gouvernement. Le Parlement va interdire la relève de l’impôt  Le pouvoir royal ne cède  pas et va imposer par lit de justice l’application du cadastre.

Un lit de justice, qu’est-ce donc ? Lorsque le gouvernement veut faire instaurer un édit, il doit le faire ratifier par les parlements (Paris et provinces) pour le rendre applicable. Mais parfois les parlementaires s’y refusent -comme dans cette affaire- et écrivent des remontrances, il s’agit de modifications ou d’un refus catégorique. Soit le gouvernement cède, soit le Roi par sa présence va personnellement tenir une séance au Parlement pour faire ratifier l’édit. C’est beau le pouvoir. Le vrai.

Les parlementaires démissionnent en masse en signe de contestation à ce lit de justice, instrument de l’absolutisme. Louis-René va jusqu’à lacérer les affiches royales de l’édit et envoyer des lettres anonymes au ministre d’État. Forcément, il se fait pécho vu qu’il est le seul à gueuler et il est exilé quelques temps avant d’être jugé.

Le procès de la Chalotais

Faute de parlement Rennais compétent, ils ont presque tous démissionné. Le révolté s’indigne de ne pouvoir avoir un procès à la hauteur de son rang.  Le Roi décide alors que l’affaire sera traitée par le Grand Conseil le 16 novembre. Ça pourrait s’arrêter là, avec un « il fut jugé puis exilé jusqu’à sa mort dans une bâtisse ma foi plutôt agréable ou il but quelques cafés avec Voltaire ». Mais non.

Peu après son ouverture,  le Roi interrompt l’audience et déclare pour apaiser  la situation que l’affaire est classée et qu’il ne veut plus en entendre parler. C’est chouette. Ça pourrait s’arrêter là. Mais non. Toujours pas. Et c’est toujours le même qu’en redemande.

Le procès du duc d’Aiguillon

Le duc d’Aiguillon.

Bien que satisfait par la décision de Louis XV, le relou, la Chalotais décide de faire un procès au duc d’Aiguillon pour avoir tenté d’imposer de force l’édit de Bertin en Bretagne. Édit que tout le monde a oublié vu qu’il n’a finalement pas été appliqué. Mais il a la rancune tenace. Le procès du duc a lieu devant la Cour des pairs.

Le Roi, qui commence a en avoir vraiment plein les c…, assez de cette histoire, estime que le duc d’Aiguillon n’a fait preuve que d’un excès de zèle. L’affaire est close. Le Roi comprend que le procès fait à son gouverneur est une critique directement dirigée contre l’absolutisme de la monarchie, il exige à nouveau le silence le plus total sur cette affaire et demande à ce qu’on lui fournisse toutes les pièces du dossier. On peut aisément imaginer les feuillets enflammer un bbq à Versailles…

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La vie quotidienne d’un ouvrier au XIXème siècle. Nourriture et alcool

Budget alimentaire : La nourriture représente 62% du budget d’un ouvrier, 12% pour l’habitation, 16% pour les vêtements et après y a plus grand chose.

  • Le pain représente 18% du budget alimentaire, jusqu’en 1880 la viande seulement 10%. Puis apparaissent les techniques de congélation et les viandes frigorifiques arrivent du Nouveau Monde, du bœuf élevé en plein air dans les vallées américaines. Alors que la volaille reste un mets de fête -le chapon de Noël, le magret laqué au resto-.
  • L’ouvrier français consacre plus de 10% à la boisson alcoolisée, par jour 1F14 pour se nourrir et 1F24 pour picoler. Jusqu’à ce que les syndicats s’en mêlent : en effet, il faut être en bonne santé pour pouvoir lutter. Bourré tu te rends pas trop compte que tu te fais ken’ avec ton misérable salaire.

A cette époque, on boit en famille, femme, enfants. De toute façon pour trouver de l’eau potable à Paris, faut s’accrocher. Sinon ils s’assomment au bistrot et au cabaret.

Plus de 3L de pinard quotidiennement, quand même…

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A lire aussi : Du vin, du cidre et d’la bière, nom de dieu !

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Comment le traité de Methuen nous a foutu dans la merde et pourquoi le traité d’Eden n’y a rien changé.

John Methuen.

Nous sommes au tout début du XVIIIème siècle. Le commerce français, depuis la banqueroute de Law, a retrouvé les tarifs douaniers exorbitants du Colbertisme sur les exportations.

Traité de Methuen – 1703

Face à cette situation, l’Angleterre, commercialiste, décide de créer de nouveaux marchés avec le Portugal. Le commercialisme est un mercantilisme différent de celui de Colbert, l’idée est d’avoir une balance excédentaire et pour cela on ne limite pas les importations tant que les exportations sont plus importantes. Lors des négociations du traité, l’Angleterre obtient l’autorisation de vendre ses draperies au Portugal et dans ses colonies. C’est impossible en France, du fait de l’exclusif colonial qui interdit tout commerce des colonies avec d’autres pays. En contrepartie, l’Angleterre s’engage à acheter en grande quantité du vin portugais.

  • Conséquences pour l’Angleterre.

C’est tout bénef’ pour les Anglais. Du fait de leur toute récente révolution industrielle, ils peuvent produire en nombre et vendre à moindre prix. Les colonies portugaises (principalement le Brésil) représentent ainsi un nouveau débouché considérable pour l’industrie anglaise. De plus, le vin portugais est jusqu’à deux fois moins cher que le vin français.

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