Nettie Stevens découvre les chromosomes X et Y

Pourquoi on naît avec un pénis ? Pourquoi on naît avec un vagin ? Nettie Stevens a découvert les chromosomes X et Y et la détermination génétique du sexe des individus. Ce n’est pas rien et pourtant Nettie Stevens, comme de nombreuses femmes scientifiques n’a jamais été exposée au grand jour. Alors sur Raconte-moi l’Histoire, peu me chaut du X ou du Y, ce qui compte c’est la trouvaille ! Découvrez l’histoire de Nettie Stevens, la généticienne longtemps inconnue…

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Nettie Stevens, qui est-ce ?

Nettie Maria Stevens est née en 1861, elle est issue d’une fratrie de quatre. Son père Ephraïm Stevens est charpentier, sa mère s’occupe du foyer. La famille vit dans le Vermont et ne manque pas d’argent. Aussi, tous les enfants se lancent dans des études. Faut dire que les deux grands frères étant morts, il ne reste plus que les deux sœurs. Nettie Stevens est brillante et après quatre années à l’université de Westfield, elle obtient son diplôme d’institutrice. Elle n’a que 19 ans. Pendant plus de dix ans, Nettie Stevens va apprendre à des gamins la lecture, les maths et l’histoire. C’est bien sympa mais elle s’ennuie, alors elle devient bibliothécaire. Entourée de livres, elle peut combler sa soif de connaissance pendant plusieurs années. Et puis, alors qu’elle a 35 ans, qu’elle n’est pas mariée et qu’elle n’a pas d’enfant, Nettie Stevens commence une formation universitaire en biologie.

Les études en biologie de Nettie Stevens

Nettie Stevens avoue sans complexe avoir toujours voulu faire des études de biologie, mais ça coûte de l’argent, alors elle épargne pendant près de 16 ans pour réaliser son rêve. En 1896, elle intègre alors le département de biologie de l’université de Stanford. Elle y obtient ses diplômes et elle décide de se spécialiser en cytologie. La cytologie, c’est l’étude des cellules normales ou pathogènes. Elle s’intéresse tout particulièrement à des structures « étranges », aux formes changeantes et aux chromosomes. Rapidement, Nettie Stevens s’approche de l’embryologie et de la spermatogenèse. Ce qui la branche c’est le processus de détermination du sexe de l’embryon. Alors que moi, franchement, ça me dépasse un petit peu… Continuer la lecture

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Les tortures du docteur Sims, au service de la gynécologie

Clairement, la gynécologie n’a pas été la discipline la plus importante dans l’histoire de la médecine. En même temps, ça ne concerne que la moitié de la population et il fait bien sombre dans le vagin d’une femme. Durant l’antiquité, on n’y était toutefois pas indifférent. On a retrouvé des forceps et autres spéculums uteris à Pompéi. Et puis, on découpait pour comprendre. Enfin, arrive le Moyen-Age et là on abandonne tout ce qu’on a déjà appris. On pense que seules les femmes qui ont eu des enfants peuvent faire accoucher les autres. Alors les médecins ne s’intéressent pas des masses aux corps des femmes.

Mais au XIXe siècle, il y a bien un homme qui décide d’y mettre le nez dessus (enfin, façon de parler)(enfin, non c’est quand même le cas), il s’agit de Sims.

Qui est James Marion Sims ?

On qualifie le bonhomme de père de la gynécologie moderne. Et effectivement, il a permis de grandes avancées dans la discipline. Mais à quel prix !

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James Marion Sims est né en 1813, en Caroline du sud. Pendant toute son enfance, Sims connait des esclaves. Son père est shérif, la famille vit dans le sud des États-Unis et à l’époque c’est encore super classe d’avoir des personnes -Noires- à son service. James Marion Sims fait des études de médecine dans différentes universités du pays et côtoie des médecins à la pointe dans leurs disciplines. Mais contrairement à Sims, aucun ne s’intéresse à la gynécologie. Il va cependant décider d’en faire sa spécialité. En 1845, le médecin Sims ouvre un hôpital privé pour femmes en Alabama.

La fistule vésico-vaginale

James Marion Sims décide de s’impliquer tout particulièrement dans la recherche et l’expérimentation sur la fistule vésico-vaginale (RMLH : premier blog sur la fistule…). La fistule vésico-vaginale (ou sa jumelle vésico-rectale) est généralement la conséquence d’un accouchement long et douloureux. Continuer la lecture

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Henri II a la bite tordue (maladie de Lapeyronie)

Je vous ai parlé dans un précédent article de l’accouchement difficile (très difficile) de Catherine de Médicis pour ses jumelles. Et pour cause, il a fallu découper une des jumelles dans le ventre afin de sauver la deuxième. C’est moche. Alors qu’avec une césarienne, on sauvait les deux (merci le progrès). Catherine de Médicis et Henri II, ont eu dix gosses et neuf grossesses, et pourtant, c’était pas gagné. Henri II a la bite tordue (vraiment tordue).

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Henri II et Catherine, le couple prometteur

Le 28 octobre 1533, alors que le futur Henri II épouse Catherine de Médicis, on se dit que la royauté a encore de beaux jours devant elle. C’est vrai. Elle est plutôt classe, issue d’une bonne famille, c’est la nièce du pape Léon X. Ça en jette non ? (non)(enfin, à l’époque, si). C’est clairement pas le grand amour entre les deux jeunes mariés, mais c’est pas tellement ce qu’on leur demande non plus. Tant qu’ils font bonne figure devant la populace et la cour et qu’ils font des gamins mâles pour la succession de la couronne, ça passe. Sauf que des gamins, ils n’arrivent pas à en avoir. Et c’est pas faute d’essayer. Un an après le mariage, toujours pas de mioche. Deux ans après, c’est pas mieux. En 1536, que dalle. Bin mince. Il y a bien un truc qui cloche… Et si le couple royal était stérile ? Avant de tirer des conclusions hatives, Henri II et Catherine de Médicis vont tenter des choses pour y remédier. Entre méthodes de grand-mère et superstition à la con, je vous le dis direct : rien ne marche.

Les remèdes inefficaces

Catherine de Médicis va appliquer tous les conseils qu’on lui donne. Tous. Même les plus idiots.

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Tout d’abord, pour savoir si une femme est fertile, au XVIe siècle, il existe une méthode infaillible à base d’ail. Non, je déconne, c’est complètement WTF comme méthode, mais assez simple à réaliser. Pour cela il faut :

  • un vagin
  • une gousse d’ail
  • un peu de temps

L’idée c’est d’insérer la gousse d’ail dans le vagin et d’attendre douze heures. Continuer la lecture

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Tribunal d’impuissance pour mari infertile

De nombreuses femmes ont été répudiées parce qu’elles ne fournissaient pas de gosses à leur époux. C’est notamment le cas de la reine Marguerite, première femme du roi Henri IV, mais aussi de Joséphine, première épouse de Napoléon Bonaparte. Et Catherine de Médicis a bien failli y passer. Ben oui ? Une femme est faite pour faire des gamins et fournir des héritiers, pas seulement pour faire la belle sur le trône royal, impérial, ou peu importe lequel.

tribunal d'impuissance (decameron)

Ce que l’on sait moins, c’est qu’une femme peut faire annuler l’union avec dommages et intérêts, si le mari est impuissant. Alors, pas si ça arrive une fois tous les huit ans. Seulement si le mariage n’a pas pu être consommé. Et entre 1550 et 1791, on ne rigole pas avec les mecs qui bandent mou.

Le mariage c’est important mais le cul aussi…

Le mariage est important, il structure la société et la rend pérenne. Oui, enfanter hors mariage c’est un scandale. Alors on se jure fidélité, on s’enfile des alliances, un bisou et c’est parti. On attend d’un couple marié qu’il enfante. La femme ne doit pas aller voir ailleurs, car elle pourrait tomber enceinte du voisin et un homme n’a pas à élever avec son argent le gamin du voisin. La contraception étant interdite, l’épouse ne peut donc pas tromper son mari. En revanche, le contraire est possible,un homme peut bien coucher avec la terre entière. Mais le mieux c’est encore lorsqu’il coïte avec sa meuf, en vue d’enfanter.

tribunal d'impuissance (decameron)

S’il ne le fait pas, la femme peut demander l’annulation de l’union et obtenir réparation. On considère à l’époque qu’un homme qui a des troubles de l’érection offense sa femme et ne respecte pas l’œuvre du mariage : la procréation. Il offense l’Église. Concrètement, si le mec ne bande pas le soir de la nuit de noces, tout le monde a un peu les glandes, mais ça passe. On met ça sur le coup de l’émotion. Mais si ça vient à durer, il va devoir passer devant le tribunal d’impuissance ! Continuer la lecture

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