Loi du 14 juillet 1933, la stérilisation obligatoire pour les sourds

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Dans un précèdent article, je vous parlais de l‘euthanasie des handicapés physiques et/ou mentaux pendant le IIIeme Reich. Aujourd’hui, je garde ma plume guillerette pour une autre fois et je vous raconte l’histoire de la loi du 14 juillet 1933, celle qui impose la stérilisation pour certains malades, parmi eux, les sourds, les aveugles, les alcooliques, les schizophrènes… Nous parlerons aujourd’hui des personnes atteintes de surdité totale ou partielle.

La politique eugéniste de l’Allemagne nazie

Vous commencez à le savoir, le gros délire de l’Allemagne nazie est d’avoir une race pure et pour ça, elle lutte activement contre la dégénérescence raciale et l’augmentation des populations dites « nuisibles » comme les juifs (ben oui), les malades mentaux, les homosexuels mais aussi les sourds. Ouais, les sourds. C’est assez dingue, sans mauvais jeu de mot, on n’entend jamais parler d’eux, c’est pas une communauté franchement unie et dangereuse (je dis pas que les juifs ou les homos le sont plus hein, attention) et pourtant les nazis comptent bien les faire disparaître. Progressivement.

Tout commence aux USA, ou l’eugénisme est très présent à la fin du XIXe siècle. Alexander Graham Bell a beaucoup travaillé sur la surdité et il en a conclu qu’elle est héréditaire et que des parents congénitalement sourds sont plus susceptibles de faire des gamins sourds que des bien entendants. De fait, la solution est toute simple : il faut leur interdire le mariage ! Et si ce n’est pas suffisamment efficace, on va les stériliser. Continuer la lecture

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Maud Wagner, première femme tatoueuse des USA

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Que tu aimes les aiguilles ou non, que tu le veuilles ou non, le tatouage est à la mode. Je ne parle pas de tatouage traditionnel comme on en trouve en Polynésie ou même en Amérique du Sud, mais bien du tatouage occidental, celui qui représente une fée, un poing américain ou des étoiles, le portrait de ta mère, ou encore le nom de ton chat. Depuis plusieurs années, il est assez convenu d’être tatoué et la modification corporelle n’est plus synonyme de voyouterie comme ça a pu être le cas entre les années 1970 et 1990, ou de piraterie bien avant. Découvre maintenant l’histoire de la première femme tatoueuse des États-Unis : Maud Stevens épouse Wagner.

L’artiste de cirque, Maud Wagner

En février 1877, au beau milieu du Kansas, le couple David Van Buran Stevens et son épouse Sarah Jane McGee se félicitent de la naissance de leur petite fille : Maud Stevens. Comme beaucoup de bébés, elle a la peau douce et laiteuse mais ça ne durera pas ! Particulièrement douée de son corps, Maud Stevens intègre un cirque pour devenir voltigeuse et contorsionniste. C’est un franc succès, elle ravie le public, parcourt le pays et voit du beau monde. C’est dans le cadre du travail qu’elle rencontre son futur époux, Gus Wagner. Lui aussi est un artiste de cirque, il expose son corps presque entièrement tatoué. Il déclare avoir 264 motifs et se revendique comme étant l’homme le plus tatoué en Amérique. Alors qu’il travaille de manière indépendante, c’est un peu le freelance du cirque, il se retrouve à travailler au même endroit que Maud Stevens et rapidement, une idylle naît.

La rencontre avec Gus Wagner

C’est en 1904, lors de l’exposition universelle de Saint-Louis en Floride que Gus et Maud Wagner échangent leurs premiers mots.

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Gus Wagner est né à Marietta, dans l’état d’Ohio. Il rencontre le premier homme tatoué alors qu’il a douze ans et décide rapidement de modifier son corps. Il devient également tatoueur. Continuer la lecture

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James Barry est-il la première femme chirurgienne britannique ?

James Barry est un chirurgien militaire de l’armée britannique réputé pour avoir réalisé de nombreuses prouesses, notamment en Inde et en Afrique du Sud. Si ses aptitudes à la médecine et plus particulièrement à la chirurgie ne sont pas remises en cause, on se pose encore aujourd’hui de nombreuses questions en ce qui concerne le sexe et le genre de James Barry. Celui-ci est né et a été élevé en tant que fille mais qui s’est fait passer pour un homme pour entrer à l’université, il a ensuite gardé le genre masculin jusqu’à la fin de sa vie.

Illustrations d’Océane Sandon.

James Barry, travesti, transgenre ou intersexe ?

Je suis assez d’accord pour dire qu’on en a rien à cirer du genre et du sexe de James Barry, le mec a fait des choses cools, il a soigné des humains, il en a même sauvé de la mort et il a apporté de nombreuses notions de médecine et d’hygiène en Afrique et en Asie (on y reviendra) qui ont considérablement amélioré la qualité de vie des populations, mais connaître les raisons pour lesquelles James Barry a souhaité changer de genre apporte un détail important à l’histoire de la chirurgie au Royaume-Uni.

A sa naissance, on assigne le genre féminin à James Barry. Il nait en 1789 et il est élevé comme une petite fille par ses parents qui l’ont appelé Margaret Ann. Cependant, à l’âge d’entrer à l’université, James Barry décide de changer de genre. Pour commencer la médecine et poursuivre une carrière de chirurgien, il faut avoir des couilles être un homme. Ou en tout cas, sembler en être un. C’est le cas de James Berry qui coupe sa crinière rousse. Jusqu’à sa mort, le médecin militaire garde son identité masculine.

A sa mort, le médecin chargé de faire le certificat de décès, McKinnon, le déclare en tant qu’homme, mais Sophia Bishop la personne qui s’est occupée de préparer le corps du défunt a laissé entendre que James Barry était physiquement une femme.

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Voici un échange de courriers entre McKinnon et Georges Graham :

Georges Graham :  « Monsieur, Il m’a été rapporté que l’Inspecteur général le Dr James Barry, mort au 14 Margaret Street le 25 juillet 1865, se trouvait en fait être une femme. Puisque que vous avez fourni le certificat de décès, je prends la liberté de vous demander si ce que j’ai entendu est vrai, et si vous aviez établi qu’il s’agissait d’une femme et apparemment d’une mère ? » Continuer la lecture

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Les protections solaires du néolithique à nos jours

Tu pars en vacances ou tu apprécies juste de te faire dorer la pilule sous le soleil estival ? A ta guise, mais n’oublie pas de protéger ta peau. Depuis le néolithique, hommes et femmes enduisent leurs corps de différentes substances ou se couvrent pour se protéger du soleil. Découvre les astuces au fil des siècles.

(Toutes les illustrations sont de l’Agence Rol, sur Gallica et datent des années 1920)

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La protection solaire durant l’Antiquité

 

Des petits récipients contenant des poudres d’ocre et de cendres, ont été retrouvés, ils datent d’au moins cent siècles avant notre ère et il est possible d’imaginer que les hommes et les femmes s’en servaient de maquillage mais aussi et surtout de protection solaire. Aucune source sure. Il faut attendre l’Égypte antique pour lire sur un papyrus toute une liste de produits utilisés pour se protéger des rayons du soleil. On peut d’abord citer le mesdemet, le fameux khôl, dont on s’entoure les yeux pour se protéger du soleil, des insectes et du vent. Mais aussi des huiles (de jasmin) ou encore de l’Aloe Vera, des corps gras qui apaisent la peau et qui protègent du soleil lorsqu’on les mélange à différentes poudres comme la céruse de plomb (qui fait tomber les dents et file le saturnisme) ou le charbon.

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La méthode la plus efficace et sans risque reste le coton, eh oui ! Il n’y a rien de tel qu’un bon t-shirt pour se protéger, mais aussi d’un chapeau ou d’une ombrelle. Il faut savoir qu’en Egypte, en Mésopotamie et en Chine tout le monde utilisait des ombrelles. D’ailleurs, on a rendu l’ombrelle imperméable pour se protéger de la pluie, mais dans un premier temps, il s’agissait vraiment d’éviter les coups de soleil. Dans d’autres contrées, telles que l’Inde ou l’Afrique du Nord, on utilise plutôt des turbans, des chapeaux à larges bords ou différents voiles. En Grèce, durant l’Antiquité, on se couvre la tête, et Celsus (un savant, qu’ils disent) conseille de se frotter les parties du corps exposées au soleil avec du pétrole. Continuer la lecture

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