Sainte-Lucie, chrétienne torturée d’avoir voulu rester vierge

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Lucie de Syracuse est une petite meuf bien dans sa peau et bien dans sa religion. Elle est déjà orpheline de père, lorsque sa mère, Eutychie, tombe malade en 304 de notre ère. Pour tenter de sauver sa peau, elle invoque Sainte-Agathe, elle aussi Sicilienne. Il n’en faut pas plus pour que la mère de Lucie soit rapidement sur pied, c’est ce qu’on appelle une guérison miraculeuse ! Soulagée et reconnaissante d’avoir pu soigner sa mère, Lucie décide alors de vouer sa vie à la religion ; le christianisme. Pour cela, elle commence par être charitable, elle distribue l’héritage légué par son père aux plus démunis et bien évidemment, elle fait le vœu de rester vierge toute sa vie.

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Il y en a bien un à qui tout cela déplaît… Avant de mourir, le père de Lucie avait promis sa fille en mariage à un homme. Et le mec, il fait bien la gueule de voir que sa future épouse jette l’argent par les fenêtres alors qu’il est censé lui revenir dès leur union et en plus, épouser une meuf qui compte bien rester vierge, c’est trop pour lui ! Pour être certain que l’union défavorable qui se prépare ne se fasse pas et pour se venger, il décide de dénoncer Lucie au consul Pascasius afin que les édits de Dioclétien s’appliquent sur ses faits et gestes car Lucie devenue chrétienne est une ennemie des divinités de l’Empire. Face à cette menace, Lucie décide de s’arracher les yeux (quoi de plus normal…) et de les envoyer dans une boite à celui qui devait être son époux, comme pour le défier. La vierge Marie lui aurait alors apporté une nouvelle paire encore plus belle. Aussi, Sainte-Lucie est souvent représentée avec un plateau dans les mains sur lequel on peut voir ses yeux. Tout comme Sainte-Agathe qui porte ses propres nichons après son supplice. Continuer la lecture

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Comment était la sexualité durant la préhistoire ?

Article illustré par Pauline Roland1

La préhistoire est une longue période durant laquelle nos ancêtres ont connu de grandes évolutions. Ils sont devenus bipèdes, ils ont fait le feu, ils ont perdu une grande partie de leurs poils, ils ont commencé l’élevage pour se nourrir sans chasser et ils ont aussi appris à s’aimer. A s’aimer comme nous, occidentaux du XXIème siècle on l’entend, enfin, à peu près.

 L’apparition de la monogamie dans le couple préhistorique

 

Si l’australopithèque était encore un coureur de jupons, à partir de l’homo sapiens, les choses changent un petit peu. En effet, des études sur des fossiles de phalanges ont pu montrer que le taux de testostérone de nos ancêtres les plus lointain était bien plus important que les hommes d’aujourd’hui et que les comportements qui en ressortaient étaient une sexualité primitive et agressive.

Pourquoi des études sur des phalanges ? C’est bien simple, l’annulaire plus long que l’index est le signe d’un taux très important de testostérone. Cro-magnon avait l’annulaire bien plus long que l’index, alors qu’aujourd’hui… Je vous laisse regarder vos doigts messieurs. C’est ce qu’on appelle le test de manning.

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Aujourd’hui, les hommes ont (d’une manière générale) encore un écart entre l’annulaire et l’index mais bien plus faible qu’avant parce que messieurs, vous êtes moins soumis à la testostérone que vos ancêtres, et c’est tant mieux !

En gros, dès qu’il en a envie, l’homme de Neandertal prend la première qui passe sans même lui demander son avis, notamment parce que l’homme n’a plus de période de « rut » et parce que l’ovulation de la femme est invisible. Il semble n’y avoir aucune règle biologique pour venir ordonner les rapports sexuels. On estime alors le nombre de coïts à quatre par jour et on ne parle alors pas de monogamie, ni même de couple mais bien de polygamie. Continuer la lecture

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Chaupadi, quand les menstruations effraient le Népal

Voilà un petit moment que ça me trottait dans la tête, peut-être déjà une année entière, mais j’ai enfin décidé de me lancer (youhou) ! Ce n’est pas un grand bond en avant, ni un changement total de ligne éditoriale, mais dès aujourd’hui, avec la publication de cet article sur la tradition népalaise du chaupadi, je lance une nouvelle rubrique, peut-être une fois par mois, ou une fois tous les deux mois. Un article sur une tradition ou une histoire actuelle qui me tient à cœur pour diverses raisons dans une rubrique nommée Histoire du Jour. Parce que c’est de l’histoire mais pour autant c’est très très actuel..

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Aujourd’hui je vous parle de chaupadi, cette tradition népalaise qui consiste à exclure les femmes de leur foyer lorsqu’elles ont leurs règles. Soit environ quatre jours par mois. Où vont-elles ? Que font-elles ? Pourquoi et depuis quand les Népalaises doivent fuir leur maison pour la simple et naturelle raison qu’elles perdent du sang menstruel ?

[spoiler alert : c’est à cause d’un mec]

 A l’origine de chaupadi, un dieu maudit

Dans la mythologie hindoue, Indra, le dieu des cieux, a une vie un peu compliquée, que la religion qualifie d’héroïque, et pourtant… D’abord, il a tué Vritra, un démon. Mais ensuite, sous les conseils avisés d’un autre dieu, il tue un brahmane (il s’agit d’un mec d’une caste importante dans l’hindouisme) mais les sanctions ne se font pas attendre. Il est maudit. Pour se racheter, Indra se cache dans une fleur pendant une année pour marquer sa pénitence auprès du dieu Vishnu. Ce dernier, sensible à la volonté du dieu Indra lui conseille alors de partager sa malédiction au sein de la création divine, les victimes furent les arbres, l’eau, la terre et les femmes (comme par hasard).

« Bien qu’Indra ait été si puissant qu’il puisse neutraliser les réactions pécheuses pour avoir tué un brāhmaṇa, il accepte le fardeau de ces réactions avec les mains jointes. Il a souffert pendant un an, puis s’est purifié, il a distribué les réactions pour ce meurtre pécheur parmi la terre, l’eau, les arbres et les femmes. » 

En distribuant sa malédiction aux femmes, Indra a créé les menstruations. Et comme si perdre du sang n’était pas une sanction suffisante, il a décidé que les femmes seraient impures à ce moment-là et que quiconque les approcherait serait à son tour victime d’une malédiction plus ou moins horrible. Alors, depuis ce jour, dans le Nord et l’Ouest du Népal, les femmes ont été exclues de leurs foyers. Il s’agit d’une légende, évidemment, pour autant, en 2017 et après des siècles de pratique, le chaupadi existe toujours.

 Les menstruations, de la malédiction à l’exclusion

Dhuna Devi Saud prepares to sleep inside the ?Chaupadi? shed in the hills of Legudsen Village at Achham District

Pour les filles, l’exclusion commence dès leurs premières règles et pas de la plus douce des manières. Lors du premier cycle menstruel, les plus jeunes sont bannies de la maison pendant treize jours. La fois d’après pendant sept jours, puis au moins quatre jours chaque mois suivant et ce jusqu’à la ménopause. Une femme est alors obligée de vivre pendant plus de 1700 jours dans sa vie dans une petite cabane en terre ou un abri à bétail pour ne pas déclencher la colère des dieux. Continuer la lecture

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La Goulue, célèbre danseuse du Moulin-Rouge

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Louise Weber, dite La Goulue, est une figure emblématique de Paris, du Moulin-Rouge et du French Cancan. Elle a su s’imposer dans le milieu mondain et côtoyer les plus grandes personnalités de son temps avant de tomber en disgrâce. Découvrez l’histoire de cette danseuse, de cette muse, de cette icône du Paris de la Belle Epoque.

 L’enfance de Louise Weber

Louise Weber est née le 13 juillet 1866 à Clichy d’un père charpentier, Dagobert Weber, et d’une mère absente. Oui, Louise Weber ne va vivre avec sa mère que trois petites années, ensuite

 

, celle-ci fuit le domicile familial et fonde une nouvelle famille. Louise Weber, dite la Goulue, ne verra plus jamais sa mère, Madeleine Courtade. Louise, son frère, sa sœur et leur père vivent à Clichy mais lorsque la guerre éclate en 1870, Dagobert part sur le front et lorsqu’il revient, mutilé des deux jambes, il est contraint d’abandonner ses enfants dans des communautés religieuses. Il décède quelques mois après. Rapidement, un oncle décide de recueillir Louise Weber chez lui, elle part alors vivre à Saint-Ouen en avril 1874, elle est bien élevée, mange à sa faim et elle est heureuse. A l’âge de 16 ans, Louise rencontre Edmond, c’est le grand amour, ils décident de vivre ensemble à Montreuil. Celui-ci lui fait découvrir le Moulin de la Galette à Montmartre et c’est une révélation pour elle. Des bals à n’en plus finir, tout le monde danse, tout le monde s’amuse, il ne lui en faut pas plus pour quitter Edmond et s’installer avec son nouveau compagnon, Charlot. Au même moment, elle devient blanchisseuse pour être indépendante.

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La fête bat son plein au Moulin de la Galette, les meilleurs orchestres y trouvent leur place, mais aussi les danseurs et danseuses les plus performants. Louise Weber aime ce milieu, cette ambiance, et elle va tout faire pour pouvoir l’intégrer.

 La courte vie de cocotte, ou demi-mondaine

La vie de blanchisseuse paie les frasques de Louise Weber et sa vie nocturne, elle parcourt les bals pour danser et un jour, elle est remarquée par Charles Desteuque. C’est un journaliste pour la revue Gil Blas, il n’hésite pas à répertorier les demi-mondaines pour les présenter à ses riches amis. Ce sera le cas pour notre danseuse. Louise Weber devient une cocotte. Une cocotte ce n’est pas une prostituée. Pas officiellement. Continuer la lecture

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