La saignée mortelle de la reine Marie-Thérèse

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Nous sommes le 23 juillet 1683 et Marie-Thérèse, la douce épouse de Louis XIV, meurt dans d’atroces souffrances. C’est triste. Pendant ce temps, mesdames de Montespan et de Maintenon crient victoire. Mais que s’est-il passé dans l’aile sud-ouest du Château de Versailles?

La mort de Marie-Thérèse

Depuis le 21 juillet la Reine reste cloîtrée dans la pénombre de sa chambre. Elle est malade, une grosse fièvre et une grosseur sous l’aisselle. Merde. Marie-Thérèse va mourir, il faut agir. Son médecin, le docteur Guy Fagon, décide de sauver la Reine, mais il est perdu, il sait pas trop trop quoi faire. Faut dire que quand tu as une tête couronnée entre les mains, faut pas se planter, c’est comme Johnny. Face à la détresse de son confrère, le médecin du Roi, Antoine d’Aquin décide de lui donner quelques petits conseils.

Guy Fagon demande alors au chirurgien de faire une saignée. Faut dire qu’au XVIIIème siècle, lorsque quelqu’un est malade, on lui fait une saignée. C’est comme ça. Aujourd’hui, on te dit que c’est le stress, on te file un atarax et une boite de spasfon.

Une saignée au pied. Pour un abcès sous la poitrine. Je sais pas ce qu’ils apprennent à la faculté de Médecine de Montpellier, mais visiblement, Fagon a loupé les cours d’anatomie. Bref.

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Marie-Thérèse agonise, on lui donne une ou deux gorgées de vin émétique (qui fait vomir quoi), elle murmure un « Monsieur, je me meurs » et puis, bin, en fait, elle meurt dans les bras du Roi Soleil.

Heureuse d’être Reine, heureuse d’être mère, elle vit du bonheur qu’elle a fait sur la terre: un temple est préparé, mais quel nuage affreux a troublé  les regards élevé vers les cieux ! Quelle triste pâleur a couvert son visage ! Pourquoi nous tracez-vous cette cruelle image ? 

Extrait d’un petit poème de 22 pages sur la mort de Marie-Thérèse.

 

La guerre des maîtresses

Louis XIV a connu une collection de maitresses… Il y a eu les Mancini, Fontanges et puis y’a eu Montespan qui commence à être gentiment mise de coté, et la Maintenon qui fait une percée triomphante dans la vie du Roi.

En fait, le médecin du Roi, Antoine d’Aquin est un ami fidèle de Montespan, et le médecin de la Reine, le fameux Fagon, celui de Maintenon. Les jaseurs jasent et les rumeurs courent. Les maîtresses auraient chacune tirer les ficelles des médecins pour faire disparaître Marie-Thérèse et elles ont l’espoir non-dissimulé de lui piquer la couronne !

Mais qui est Montespan ?

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La nana était fille d’honneur de Marie-Thérèse avant de choper le Roi et de monter en grade. Elle va lui faire 8 enfants, devenir maîtresse officielle c’est un boulot à temps plein pour un utérus. Avant d’être légitimés les enfants seront envoyés chez une nounou, la future madame de Maintenon. Une vieille femme qui va taper dans l’oeil du Roi. Comme ça, Montespan est trankil. Mais pas trop trop puisqu’elle va être impliquée dans la célèbre affaire des poisons. C’est pas une jolie histoire, et il y a plein de poison, et plein de morts. Le Roi va se lasser d’elle et va en trouver une autre d’autant plus vite  qu’elle grossit à vue d’œil, et ça, ça ne plait pas à Louis XIV.

Mais qui est Maintenon ?

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C’est un peu le mythe du papa qui pécho la nounou, sauf qu’elle n’est pas jeune et ferme, mais plutôt vieille et flasque, mais jolie. Et dévote. SUPER PIEUSE MÊME. Pour ne pas pourrir aux enfers, Louis XIV épouse secrètement sa douce (et il peut la pécho sans problème de conscience) quelques mois après la mort de Marie-Thérèse. Ça n’a pas été facile de la mettre dans son lit, mais une fois qu’il lui a mis la main dessus, le Roi est alors touché par la grâce divine et il va pratiquer le catholicisme comme jamais. Du coup, fini les orgies et les spectacles à Versailles, c’est plutôt messes et fêtes religieuses, pas funky.

Ca fait jaser tout ça, du coup on accuse Maintenon d’avoir un peu organisé la mort de la Reine.

La princesse Palatine (la seconde femme du frère du Roi) affirme que Fagon a prescrit la saignée et le vomitif pour assurer la fortune de la « vieille guenipe », soit, la Maintenon. En fait, rien à voir, mais, la première femme de Monsieur était Henriette d’Angleterre, une chouette fille morte beaucoup trop jeune pour un bol de chicoré. Bref. JE vous raconterai ça une autre fois.

Et puis finalement, après une autopsie, les médecins (d’autres) découvrent que Marie-Thérèse est morte d’une infection pulmonaire. En fait, il suffisait de percer l’abcès, sans cela, il s’est développé à l’intérieur et ça a fini par faire un truc dégueu qui a infecté ses poumons. C’est pas joli-joli quoi.

Ce qu’il faut retenir, avoir des maîtresses c’est chouette, de bons médecins, c’est mieux.

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Les années folles, c’était pas si fou-fou.

Le 11 novembre 1918, c’est la fin de la guerre, c’est le traité de Versailles. L’Allemagne va payer toutes les réparations de la guerre, les blessés et les veuves vont avoir des pensions, ça va être cool. youpitralala VIVE LA FRANCE RICHE ET PROSPÈRE et les années folles. Mais c’est pas tout à fait ça, range ta robe courte et ton porte-cigarette ma jolie, on est pas là pour rigoler.

la garçonne RVB II

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Tromper son mari, le piège à éviter au XIXème siècle

C.Cass 28 février 1868

Les faits :

Nous sommes quelque part en France. C’est un peu vague, mais j’avais pas noté toutes les informations lorsque je travaillais sur ce sujet. Je n’avais pas l’intention d’en faire un article de blog. J’avais même pas l’intention d’avoir un blog. On peut imaginer Rouen, Lille, Bordeaux ou Nice, le résultat aurait été identique.

Monsieur et Madame A et Monsieur et Madame Z sont deux couples super amoureux  quelque part en France. Les familles respectives ont été ravies de marier leurs gosses, la fête et belle et tout le monde il est beau.

Puis un beau jour, Madame A et Monsieur Z couchent ensemble. Continuer la lecture

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L’amour absolu au temps de l’absolutisme [Guest Star Valentin]

Lorsque Marine m’a très généreusement proposé de contribuer à son blog, bref, quand Marine m’a promis la richesse, la notoriété, le Goncourt, la première de couverture dans Grazia et une interview Les Yeux dans les Yeux sur Canal (et il faut bien le dire plein de prostituées aussi…), j’ai longuement hésité. D’une part je ne lis pas trop Grazia (ni les lauréats du Goncourt à vrai dire…) et, d’autre part, ma maman m’a toujours dit que le sexe tarifé c’était pas terrible terrible (n’en déplaise aux 343 salauds). Mais après avoir été menacé de mort par une inconnue arborant un sigle curieux (RMLH), je me suis dit que j’allais participer volontairement-de-mon-plein-gré et apporter ma « pierre à l’édifice » (tsss, l’autre amateur s’est trompé en parlant de dentifrice). Allez, alea jacta est et vive le Rubicon !
 
À l’École de la République, on apprend que la monarchie c’est pas bien car le roi avait tous les pouvoirs. Il suffisait qu’il dise ou écrive sur un bout de papier que c’était son « bon plaisir » pour que toutes ses volontés se réalisent. Il paraitrait même que Louis XIV avait un pouvoir ABSOLU…
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Henri IV

FAUX ! Oui le roi de France dispose d’une grande autorité mais NON il n’a pas TOUS les pouvoirs. Loin de là ! Pour vous prouver ça, je pourrais vous décrire tout le fonctionnement institutionnel de l’Ancien Régime, en vous disant que le roi doit sans cesse négocier avec les membres de son Conseil, ceux des parlements (les tribunaux hein), mais aussi les représentants du « peuple » aux états généraux et provinciaux, mais bla bla bla, on s’en tamponne le coquillard (enfin moi je kiffe mais « Je vous ai compris »). Au lieu de tout ça, je vais plutôt vous raconter un petit épisode de la fin du règne d’Henri IV, qui était tout autant absolutiste que Louis XIV (c’est-à-dire qu’il veut devenir un roi absolu mais il n’y arrive pas et n’y arrivera jamais).
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"Ce salaud de roi me pique ma meuf"

« Ce salaud pique ma meuf »

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Au mois de janvier 1609, Henri IV, alors âge de 59 ans, croise lors d’un bal la jeune princesse Charlotte-Marguerite de Montmorency, dont il tombe éperdument amoureux. Jusques ici tout est normal me direz vous : « on sait très bien que le roi avait une femme mais que ça ne l’empêchait pas d’aller voir ailleurs ! ». Oui oui oui ! Mais là où le bât blesse, c’est que la princesse en question est sur le point d’être fiancée. Ni une ni deux, le roi écrit une petite lettre sympathique à l’heureux élu, Bassompierre, pour lui dire à quel point il serait fâché si les fiançailles venaient à être prononcées :
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