Ravensbrück, camp de concentration pour femmes

Le site a besoin de vous pour continuer d’exister, si vous avez aimé cet article n’hésitez pas à le soutenir sur tipeee, ou à partager l’article sur les réseaux sociaux.Ravensbruck_9Aujourd’hui je vous parle de Ravensbrück, le principal camp de concentration pour femmes en Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale. Dans les camps, les femmes n’étaient pas mieux traitées que les hommes, elles travaillaient jusqu’à ne plus avoir de force et à la fin de la journée, certaines devaient encore être violées dans le bordel du camp. Les femmes sont principalement polonaises mais elles peuvent provenir de tous les pays d’Europe occupés par l’Allemagne.

Ravensbrück, le plus grand camp de femmes

Le camp reçoit les premières femmes en 1939, la majorité des détenues proviennent du camp de concentration de Lichtemburg.

Ravensbrück est situé tout près d’une mine de sel, c’est pratique, les meufs n’ont qu’à faire quelques mètres pour être au boulot, mais dans cette mine, il n’y a pas de travail pour les près de 70.000 détenues. De nombreuses femmes sont alors envoyées sur d’autres mines de sel (il en existe plus de cinquante entre la mer Baltique et la Bavière) mais aussi dans les usines pour servir l’industrie d’armement à partir de 1944. En effet, l’Allemagne nazie soumet les femmes au travail forcé dans la production d’arme car la guerre bat son plein, mais des usines sont également construites à proximité du camp pour servir la production textile.

202dd1b68f4bd169c42b19334773e900En avril 1941, un camp pour hommes (20.000) est construit à coté de celui des femmes et en 1942, c’est un camp d’internement pour jeunes délinquantes (1000)qui ouvre ses portes, de fait, la zone devient un centre névralgique du travail forcé, la main-d’œuvre y est nombreuse. Mais Ravensbrück n’est pas qu’un camp de travail, en un peu moins de six années, sur les plus de 132.000 femmes qui ont été enfermées, 90.000 ont été tuées. En 1944, la SS fait aménager dans un des blocs du camp, proche du crématorium, une chambre à gaz provisoire où elle assassine juste avant la fin de la guerre entre 5000 et 6000 détenues. Continuer la lecture

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Léproserie d’Abades et l’histoire de la lèpre en Europe

 

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Je vous en ai déjà parlé sur twitter et facebook, le lundi 16 octobre j’ai visité la léproserie désaffectée d’Abades, sur l’île de Tenerife aux Canaries. Durant la matinée, j’étais toute seule à parcourir les chemins de terre pour découvrir la trentaine de bâtiments en ruine et la célèbre église et très franchement c’était super flippant (notamment parce qu’il y avait des seringues usagées, des tessons de bouteilles partout mais aussi des animaux morts… Genre une moitié de chat [ne clique pas si tu préfères les animaux vivants]…) ensuite d’autres touristes sont arrivés et j’ai moins eu l’impression que j’allais me faire égorger par un anarchiste canarien sous LSD, parce que c’est un peu l’ambiance des lieux quand même…

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Je quitte désormais mon ressenti pour vous raconter l’histoire de ce sanatorium désaffecté emblématique de l’île de Tenerife que j’illustre avec mes photos de vacances (ben quoi, on peut joindre l’utile à l’agréable, non?). C’est donc un article un peu différent des autres, mais pourquoi pas après tout !

La lèpre à Tenerife au XXème siècle

Au milieu du XXe siècle, quelques années après la Guerre Civile et l’arrivée au pouvoir de Franco, une épidémie de lèpre touche près de 200 personnes sur la seule île de Tenerife (ce qui en fait l’endroit en Espagne où la concentration de malade est la plus élevée du pays). Sur l’archipel, la religion est très importante et les habitants considèrent la maladie comme une punition divine. Or, il n’en est rien et les médecins décident qu’il est temps non pas de soigner les malades parce qu’on ne sait pas le faire, mais de les parquer dans un grand établissement où les conditions climatiques semblent bonnes pour ralentir la progression de la maladie (pour ceux qui y passent, le crématorium est également construit sur place afin d’éviter le contact avec les personnes saines). Le choix se porte sur la colline d’Abades, face à la mer, c’est assez éloigné des villages environnants.

Retour sur la lèpre en Europe

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La lèpre n’est pas une maladie du XXe siècle, loin de là, elle est connue depuis l’antiquité, en 600 avant notre ère, la maladie est déjà décrite en Chine, en Égypte mais aussi en Inde. Au Moyen Age la lèpre est un véritable fléau en Europe, les croisades ont largement contribué à propager la maladie mais les conflits en général et le commerce sont les principales causes de propagation de la lèpre. Il faut savoir que les conditions de vie médiévales ont permis à la lèpre de prendre ses aises dans les villages et de s’y installer confortablement, en effet, les ordures contaminées jetées dans la nature et dévorées par les animaux, eux même mangés par des humains suffisent à transmettre la maladie. Tout comme le fait de partager un repas avec les doigts à même le plat comme on le fait dans toutes les maisons au Moyen Age. Pour peu qu’un des convives ait la lèpre et bim, t’es foutu. Continuer la lecture

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Les fontaines du Roi, ou Louis XIV et ses problèmes de dents

L’espérance de vie au XVIIe siècle est assez basse, du fait de la grande mortalité infantile, elle est estimée à 25 ans pour un homme. Waouh. On peut dire que Louis XIV s’en sort plutôt bien puisqu’il est décédé 4 jours avant de souffler sa 77e bougie. Évidemment, le rythme de vie du Roi Soleil est loin d’être le même qu’un gentilhomme ou qu’un paysan et il avait de nombreux médecins à ses côtés, pas toujours efficaces les mecs mais tout de même, pour soigner son petit rhume, sa vérole ou encore des chirurgiens pour sa fistule anale. Louis XIV est également accompagné d’un « opérateur des dents de la Cour », une sorte de dentiste, chargé d’arracher les dents sur demande du médecin ou du chirurgien. Et il en a bien besoin, dans la bouche du roi, c’est l’horreur.

Les premières dents du roi Soleil

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Dès sa plus tendre enfance, Louis XIV se fait connaître pour ses dents. En effet, Hugo Grotius écrit en 1638 à Oxenstiem qu’Anne d’Autriche a donné naissance au Dauphin et que celui-ci est né avec deux incisives et qu’il mutile les tétons de sa nourrice, Pierrette Dufour, tant il a l’appétit vorace. Il a beau être l’héritier du trône, ça fait mal. De fait, le futur Louis XIV a de nombreuses nourrisses qui effectuent un roulement afin de laisser les plaies se refermer.Malgré tout, on considère toujours les enfants qui naissent avec des dents non comme des créatures sanguinaires, mais on contraire, on les associe au bonheur et à la fortune. On ne peut pas dire que ça n’a pas été le cas. Pourtant, les dents du roi Soleil vont lui poser de nombreux problèmes depuis l’âge de 39 ans jusqu’à ses derniers jours.

Les problèmes dentaires de Louis XIV

On le sait, Loulou n’avait pas une hygiène irréprochable, il change bien de chemise chaque matin mais il n’aime pas l’eau ni sur sa peau, ni dans sa bouche. Si le dentifrice est largement répandu au Moyen Age, à Versailles on n’en veut pas. Pareil pour le bain de bouche, le strict minimum pour les dents royales. Est-ce que le roi puait du bec ? Oui, mais contre ça, il mâche des pastilles de cannelle. C’est antioxydant, certes mais ça ne protège pas les dents des repas gargantuesques du roi. En 1676, alors qu’il part en campagne dans les Flandres, le roi se plaint de douleur des dents et rapidement, on lui glisse des clous de girofle dans la bouche pour calmer les tiraillements, parfois du thym également. Ça peut paraître idiot, pourtant, le girofle et le thym sont des antiseptiques et anti-inflammatoires naturels largement utilisés et plutôt efficaces. Mais compte tenu de l’état des dents, il faut agir plus efficacement. Deux ans après ses premières douleurs, le roi se plaint de sa joue droite qui est gonflée et de sa gencive douloureuse. On lui colle alors un cataplasme qui reste sans effet. Le chirurgien décide alors d’inciser à l’aide d’une lancette l’abcès royal. Le pus s’échappe et la douleur disparaît mais quelque temps après, c’est à gauche que le monarque a des infections, aussi, en 1682 le dentiste lui arrache plusieurs dents sur la mâchoire supérieure gauche et là, c’est vraiment le début des emmerdes dentaires pour Loulou. Continuer la lecture

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Loi du 14 juillet 1933, la stérilisation obligatoire pour les sourds

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Dans un précèdent article, je vous parlais de l‘euthanasie des handicapés physiques et/ou mentaux pendant le IIIeme Reich. Aujourd’hui, je garde ma plume guillerette pour une autre fois et je vous raconte l’histoire de la loi du 14 juillet 1933, celle qui impose la stérilisation pour certains malades, parmi eux, les sourds, les aveugles, les alcooliques, les schizophrènes… Nous parlerons aujourd’hui des personnes atteintes de surdité totale ou partielle.

La politique eugéniste de l’Allemagne nazie

Vous commencez à le savoir, le gros délire de l’Allemagne nazie est d’avoir une race pure et pour ça, elle lutte activement contre la dégénérescence raciale et l’augmentation des populations dites « nuisibles » comme les juifs (ben oui), les malades mentaux, les homosexuels mais aussi les sourds. Ouais, les sourds. C’est assez dingue, sans mauvais jeu de mot, on n’entend jamais parler d’eux, c’est pas une communauté franchement unie et dangereuse (je dis pas que les juifs ou les homos le sont plus hein, attention) et pourtant les nazis comptent bien les faire disparaître. Progressivement.

Tout commence aux USA, ou l’eugénisme est très présent à la fin du XIXe siècle. Alexander Graham Bell a beaucoup travaillé sur la surdité et il en a conclu qu’elle est héréditaire et que des parents congénitalement sourds sont plus susceptibles de faire des gamins sourds que des bien entendants. De fait, la solution est toute simple : il faut leur interdire le mariage ! Et si ce n’est pas suffisamment efficace, on va les stériliser. Continuer la lecture

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