Les étrennes, une tradition de plus de 2000 ans !

Etrennes_jouets_entrée_libre_prix_[...]_btv1b9014995dAujourd’hui, premier jour de l’an, il est l’heure de se remettre de la veille, évidemment, mais aussi de sortir un petit billet pour la concierge, le calendrier des pompiers ou encore le facteur. Alors c’est sur que 10 balles, c’est pas la ruine si on compare aux cadeaux que faisait Louis XVI à sa sœur (plus de 150 000 livres de bijoux sur trois ans)… Mais alors ? D’où vient cette tradition ?

Tout commence durant l’antiquité romaine.

Les origines des étrennes

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Pour fêter le début de la nouvelle année et célébrer les espoirs et vœux nouveaux de bonheur et de richesse, les Romains offrent des figues, des dattes et du miel à leurs amis et leur famille. Mais au fil du temps c’est surtout la verveine qui se démocratise. IL s’agit d’une plante précieuse qui symbolise un heureux avenir. Seules les familles les plus aisées offrent des cadeaux plus importants, des objets de valeurs et même de l’argent, des pièces de monnaie. Sous l’Empire, pour célébrer l’empereur, la population lui offre de l’argent le premier de l’an mais aussi des rameaux de verveine consacrés à la reine Strenia ou Strena qui aurait donné son noms aux fameuses étrennes.

Et chez les Gaulois, on se fait des cadeaux ?

Eh bien oui ! Le dernier jour de l’année, les Gaulois ont pour coutume de ramasser des touffes de gui, un arbre qu’ils pensent sacré avec des vertus extraordinaires. Le lendemain, les enfants frappent aux portes des maisons des villages pour donner des rameaux de gui en souhaitant « Au gui l’an neuf » Continuer la lecture

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Boronali, le peintre célèbre qui était un âne

Boronali-Lapin_AgileSalut les lecteurs de Raconte-moi l’Histoire et ceux qui sont là par hasard, aujourd’hui je vous parle d’une petite blague artistique. Un article sans prétention sur une œuvre d’art composée par un âne. Sa queue plus précisément. Dans les années 1910, un artiste décide de se moquer du milieu artistique et des petits snobinards de critiques… Découvrez l’histoire de l’œuvre de Boronali « et le soleil s’endormit sur l’Adriatique ».

 Montmartre, terre d’artistes

 Au début du Xxè siècle, c’est l’effervescence à Montmartre. On y trouve tous les peintres reconnus et ceux qui aimeraient le devenir. On peut citer un grand nombre de personnages illustres passés par le bateau-lavoir notamment. Les expositions fleurissent et les critiques d’art sont partout. Respectés, adulés et parfois moqués… On vante l’avant-garde, l’art moderne, mais ça ne plaît pas à tout le monde, notamment Roland Dorgelès qui compte bien jouer un vilain tour à l’art moderne et à tous ceux qui en font l’éloge.

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 Et le soleil s’endormit sur l’Adriatique

Frédé_et_BoronaliRoland Dorgelès a tout prévu, il veut faire un pied de nez aux critiques d’art moderne. Il emprunte un âne à son ami Frédéric Gérard, le tenancier du célèbre cabaret de Montmartre : le Lapin agile. C’est devant un huissier de justice qu’il accroche à la queue de l’âne un pinceau qu’il trempe dans la peinture. Lolo (c’est le nom de l’âne) à chaque fois qu’on lui donne une carotte, il frétille de joie et remue sa queue sur la toile. C’est ainsi que né le tableau : Et le soleil s’endormit sur l’Adriatique. On imagine aisément que ce n’est pas l’âne qui a trouvé le nom ni qui a signé le tableau des lettres de Joachim Raphaël Boronali. Et le soleil se coucha sur l’adriatique est une huile sur toile de 81 sur 54cm. Maintenant que Dorgelès a les moyens de se moquer du milieu de l’avant-garde, il va faire en sorte d’exposer son artiste, JR Boronali (qui n’est autre que l’anagramme de Aliboron, l’âne qui hésite entre boire et manger et qui fini par mourir de faim et de soif). Continuer la lecture

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Chaupadi, quand les menstruations effraient le Népal

Voilà un petit moment que ça me trottait dans la tête, peut-être déjà une année entière, mais j’ai enfin décidé de me lancer (youhou) ! Ce n’est pas un grand bond en avant, ni un changement total de ligne éditoriale, mais dès aujourd’hui, avec la publication de cet article sur la tradition népalaise du chaupadi, je lance une nouvelle rubrique, peut-être une fois par mois, ou une fois tous les deux mois. Un article sur une tradition ou une histoire actuelle qui me tient à cœur pour diverses raisons dans une rubrique nommée Histoire du Jour. Parce que c’est de l’histoire mais pour autant c’est très très actuel..

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Aujourd’hui je vous parle de chaupadi, cette tradition népalaise qui consiste à exclure les femmes de leur foyer lorsqu’elles ont leurs règles. Soit environ quatre jours par mois. Où vont-elles ? Que font-elles ? Pourquoi et depuis quand les Népalaises doivent fuir leur maison pour la simple et naturelle raison qu’elles perdent du sang menstruel ?

[spoiler alert : c’est à cause d’un mec]

 A l’origine de chaupadi, un dieu maudit

Dans la mythologie hindoue, Indra, le dieu des cieux, a une vie un peu compliquée, que la religion qualifie d’héroïque, et pourtant… D’abord, il a tué Vritra, un démon. Mais ensuite, sous les conseils avisés d’un autre dieu, il tue un brahmane (il s’agit d’un mec d’une caste importante dans l’hindouisme) mais les sanctions ne se font pas attendre. Il est maudit. Pour se racheter, Indra se cache dans une fleur pendant une année pour marquer sa pénitence auprès du dieu Vishnu. Ce dernier, sensible à la volonté du dieu Indra lui conseille alors de partager sa malédiction au sein de la création divine, les victimes furent les arbres, l’eau, la terre et les femmes (comme par hasard).

« Bien qu’Indra ait été si puissant qu’il puisse neutraliser les réactions pécheuses pour avoir tué un brāhmaṇa, il accepte le fardeau de ces réactions avec les mains jointes. Il a souffert pendant un an, puis s’est purifié, il a distribué les réactions pour ce meurtre pécheur parmi la terre, l’eau, les arbres et les femmes. » 

En distribuant sa malédiction aux femmes, Indra a créé les menstruations. Et comme si perdre du sang n’était pas une sanction suffisante, il a décidé que les femmes seraient impures à ce moment-là et que quiconque les approcherait serait à son tour victime d’une malédiction plus ou moins horrible. Alors, depuis ce jour, dans le Nord et l’Ouest du Népal, les femmes ont été exclues de leurs foyers. Il s’agit d’une légende, évidemment, pour autant, en 2017 et après des siècles de pratique, le chaupadi existe toujours.

 Les menstruations, de la malédiction à l’exclusion

Dhuna Devi Saud prepares to sleep inside the ?Chaupadi? shed in the hills of Legudsen Village at Achham District

Pour les filles, l’exclusion commence dès leurs premières règles et pas de la plus douce des manières. Lors du premier cycle menstruel, les plus jeunes sont bannies de la maison pendant treize jours. La fois d’après pendant sept jours, puis au moins quatre jours chaque mois suivant et ce jusqu’à la ménopause. Une femme est alors obligée de vivre pendant plus de 1700 jours dans sa vie dans une petite cabane en terre ou un abri à bétail pour ne pas déclencher la colère des dieux. Continuer la lecture

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