Marguerite Steinheil, de la Pompe-Funèbre au meurtre ?

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Aujourd’hui avec Marine Spaak, illustratrice, on vous raconte l’histoire de Marguerite Jeanne Japy, plus connue sous son nom d’épouse Marguerite Steinheil, dite Meg. La notoriété de Marguerite Steinheil est due à un de ses amants, mort dans ses bras (ou presque), le Président de la République, monsieur Félix Faure.

Marguerite Steinheil, célèbre maîtresse de Félix Faure

C’est en 1897, à Chamonix, que Marguerite rencontre Félix Faure, alors Président de la République. Faure vient de passer une commande au peintre Adolphe Steinheil, l’époux de Marguerite depuis plus de sept ans. Les deux se sont rencontrés à Bayonne et se sont mariés en 1890. Cependant, après la naissance de leur fille Marthe, le couple bat de l’aile, s’ils ne veulent pas divorcer Marguerite et Adolphe vivent en bonne intelligence, sans intimité, comme des colocs ou des bons copains. Marguerite est présente lors des vernissages ou expositions de son mari mais elle ne s’empêche pas de vivre et d’avoir des amants. Notamment Félix Faure qui lui n’hésite pas à se rendre régulièrement chez le couple pour se rendre compte de l’avancée de sa commande.

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Rapidement, Marguerite et le Président flirtent et celle-ci le rejoint dans le « salon bleu » de l’Élysée, une pièce discrète du rez-de-chaussée du palais. Cette relation dure deux années, le Président est marié avec Berthe Belluot. On la dit naïve, mais elle ne l’est pas. Bien consciente de la réputation de coureur de jupons de son époux, elle préfère fermer les yeux. Pourtant, outre ses relations extraconjugales, Félix Faure n’a que peu d’estime pour la mère de ses enfants, il la met de côté pour chaque repas officiel et parle même de vouloir divorcer pour épouser sa maîtresse, Marguerite Steinheil. Mais le 16 février 1899, arrive l’inconcevable : le Président de la République décède.

La pipe mortelle au Président

Dans la matinée du 16 février 1899, le Président appelle Marguerite afin qu’elle lui rende visite en fin d’après-midi et elle répond présente. Or, quelques minutes après son arrivée, la maîtresse du Président sonne les domestiques du palais de l’Élysée : Félix Faure fait un malaise. Lorsqu’ils rentrent dans la pièce, ils aperçoivent les amants dans des conditions peu présentables (et pourtant, je vous les présente).

Félix Faure est allongé sur un divan avec le pantalon et le caleçon au niveau des chevilles alors que Marguerite Steinheil a les vêtements froissés et les cheveux en désordre. 

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Le Président décède quelques heures après des suites de son malaise, il a fait une « attaque ». En réalité, il s’agit d’une hémorragie cérébrale survenue lors d’une fellation pratiquée par Marguerite Steinheil mais on se garde bien d’en parler au grand public. Continuer la lecture

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La journée-type de Louis XIV à Versailles

Il se passe quoi dans la vie d’un roi à Versailles ? Que fait Louis XIV entre midi et quatorze heures ? Que mange-t-il au petit-déjeuner ? De quelle couleur est le pyjama du Roi Soleil ? Rentrez dans l’intimité du roi et découvrez sa journée-type à Versailles !

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La vie du Roi, ou la lourdeur de l’étiquette

Chaque jour, le roi se lève de la même manière, il mange à la même heure et de nombreuses règles de conduite doivent être observées et scrupuleusement appliquées. C’est ce qu’on appelle l’étiquette. Lorsque le roi et la famille royale sont exposés dans la vie publique, on parle de règles du cérémonial, lorsque ces activités relèvent de la vie privée (le repas, le coucher, l’habillement…) on parle de l’étiquette. L’étiquette s’est développée avec François Ier. L’idée est de codifier les actes anodins et quotidiens pour marquer le culte du roi, la différence avec les courtisans et surtout démontrer l’honneur que le roi mérite. En pratique c’est super relou et ça ne laisse que très peu de place à l’improvisation. Si toi le matin, tu décides de t’habiller avant de prendre le petit-déjeuner puis de changer de plan et de boire ton café à poil sur le canapé, sache que Louis XIV ne peut pas se le permettre lui. Alors estime toi heureux de ne pas être roi !

Le lever et le coucher du roi

Le Roi Soleil n’a pas un seul lever, mais il en a deux. Le premier a lieu à 08h, c’est ce qu’on appelle le « petit lever ». Le premier valet passe la nuit au pied du lit du Roi et le matin, il lui murmure « Sire, voilà l’heure » et les premiers chirurgiens viennent l’examiner alors qu’il est encore couché dans son lit pour voir si tout va bien. Ou si ce qui va mal n’a pas trop empiré durant la nuit. Ensuite, le premier gentilhomme de la chambre du Roi ouvre le rideau du lit et là, six garçons de chambre sont déjà dans la pièce. Ils regardent le Roi. 15 minutes se sont écoulées depuis le réveil du Roi lorsque les membres de la famille royale et les princes de sang rentrent dans la chambre. Enfin, on accueille le tout-venant… les officiers de la Couronne, le grand chambellan, le grand-maître de la garde-robe, le premier valet de garde-robe et quelques seigneurs… Plus de 20 personnes se trouvent devant le Roi encore engourdi par le sommeil.

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Le lesbianisme ou l’amour entre femmes dans l’histoire

Aujourd’hui je vous parle de meufs qui s’aiment, qui se galochent et même qui couchent ensemble depuis des siècles et des siècles. Les lesbiennes ont toujours été effacées dans l’histoire, sauf lorsqu’il était question de les foutre au bûcher, comme les sorcières. Aujourd’hui, je vous raconte l’histoire du lesbianisme en Occident et puis plus particulièrement en France.

Le lesbianisme antique

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N’en déplaise à Sens Commun, la manif pour tous ou autres étroits d’esprit, le lesbianisme (et l’homosexualité en général) n’est pas récente et n’est pas non plus une question de mode. Eh oui, les femmes entre-elles peuvent s’aimer et elles le font depuis la nuit des temps. Nous n’avons aucune preuve de la présence du lesbianisme durant la préhistoire, ben ouais, les sources écrites sont plutôt rares, les peintures s’effacent mais durant l’antiquité les choses s’arrangent. D’ailleurs, le premier texte qui fait référence au lesbianisme date de 2300 avant notre ère. Soit, y’a plus de 4000 ans ! L’auteure est Enheduanna, la fille du roi Sargon d’Akkad. Elle est la grande prêtresse de Nanna, divinité en Mésopotamie. Enheduanna a écrit un chant en l’honneur d’Innana, déesse de l’amour et de la guerre. Elle décrit sa beauté et sa sensualité et se présente comme son épouse. Une meuf mariée à une meuf.

Mais la lesbienne la plus célèbre de la période antique n’est autre que Sappho ! La poétesse, en 600 avant notre ère, a écrit de nombreux textes décrivant l’amour et les relations intimes entre femmes. Elle revendique l’émancipation par la musique et les arts en général au sein de la communauté de femmes « Thiasos ». C’est d’ailleurs Sappho qui donne au mot Lesbienne le sens qu’on lui connaît. Enfin, c’est pas elle mais c’est grâce à elle. A l’origine, une lesbienne est une habitante de l’île de Lesbos en Grèce. On appelait la poétesse, Sappho la lesbienne, et puis vu qu’elle aimait les filles, on a décidé avec le temps de tout mélanger et hop lesbienne = aimer les femmes.

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On sait que durant l’Antiquité, en Grèce ainsi que sous l’Empire romain, le lesbianisme n’est pas perçu comme une déviance, une maladie ou truc vicieux du genre. Non, c’est juste normal. Ceci dit, on en parle très peu et on a très peu de sources à ce propos. Sur les vases et autres céramiques grecques, les femmes entre elles sont souvent représentées lascives, sensuelles, se caressant. Quel est le message ? On ne le sait pas bien.

Certains chercheurs, comme James Butrica, pensent que c’est parce que les hommes romains ou grecs (qui ont écrit les textes que l’on a conservés) n’acceptaient pas trop l’idée que des femmes puissent se donner du plaisir entre elles, et donc, sans la présence de l’homme. Ça fait mal à l’égo. Avec l’arrivée du christianisme et le Moyen-Age, on change clairement d’ambiance, vous connaissez l’Église, elle condamne à peu près tout. Continuer la lecture

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Malédiction des Labdacides, l’histoire d’Œdipe

Œdipe et la sphynx

Il y a quelques temps, j’ai assisté à une conférence géniale à la médiathèque de Port-la-Nouvelle, c’est un peu dans ce lieu que j’ai appris à lire et j’y retourne régulièrement pour voir des expos, comme celle sur la maternité suisse de Elne. Cette fois, la conférence portait sur la malédiction de deux familles grecques, les Labdacides et les Atrides. Si avec les Atrides il y a de la zoophilie, du ragoût de chair humaine et des relations incestueuses, c’est bien la malédiction des Labdacides que je compte vous raconter aujourd’hui, il s’agit de celle du célèbre Œdipe et ça commence par un acte pédophile.

La pédophilie mythologique de Laïos

Labdacos, qui donne son nom à la famille des Labdacides, a un fils Laïos. Pélops a deux jumeaux, Thyeste et Atrée et un autre fils, Chrysippe, qu’il a eu avec la nymphe Danaïs. Un beau jour, Pélops demande à Laïos s’il veut bien apprendre à son fils Chrysippe à conduire un char. Laïos est honoré. Il accepte. Et il se trouve qu’il s’entend bien avec le gamin. Très bien. Il en fait son amant et part avec lui. J’aime autant vous dire que les parents de Chrysippe ne sont pas bien contents de voir qu’il ne rentre pas le soir à la maison. En réalité, le problème ne vient pas de la pédophilie, ça, ce n’est pas un problème, mais Laïos n’a pas respecté son hôte, et c’est bien plus grave que de pécho un gamin. Alors Danaïs demande aux jumeaux Atrée et Thyeste de tuer Chrysippe (ils n’ont pas le temps de le faire que déjà Chrysippe s’est pendu, de honte) et Pélops lance sur Laïos la malédiction d’Apollon, et celle-ci fait mal.

La malédiction d’Apollon, la punition de Laïos

Après le rapt de Chrysippe, Laïos épouse Jocaste. Une jeune femme. Tout va bien dans le meilleur des mondes mais ils ne parviennent pas à avoir d’enfant. Il est coutume, en Grèce, d’aller demander de l’aide à l’oracle de Delphes. Alors Laïos décide de s’y rendre pour s’entretenir avec la Pythie. Effectivement, le verdict est sans appel : si Laïos a un fils, il tuera son père et épousera sa mère. Laïos rentre à Thèbes, penaud. Prudence étant mère de sûreté, il décide de ne plus toucher à son épouse Jocaste pour ne pas prendre le risque d’avoir un enfant et encore moins un garçon. Ceinture. Mais une nuit, alors que Laïos a un peu trop picolé, il se jette sur Jocaste. Et paf. La reine de Thèbes accouche d’un garçon. Rapidement le couple décide d’abandonner le gamin pour conjurer l’oracle. Laïos lui lie les pieds et l’accroche à un arbre pour être certain qu’il meure. Les pieds liés gonflent.

Le gamin n’a aucune chance de s’en sortir, il est pris au piège, mais un berger de passage, trouve l’enfant, le récupère et décide de le confier au roi et à la reine de Corinthe. Polype et Mérope ne parviennent pas à avoir d’enfant, ils l’élèvent alors comme si c’était le leur et lui donnent le nom d’Oedipus qui signifie « pieds gonflés, tuméfiés ». (« Oe » : comme œdème lorsqu’on gonfle, tu vois ? Et « pus » comme pousse-toi tu me marches sur les pieds). Le couple ne veut pas dévoiler le secret de l’origine d’Œdipe. Il pense alors être le fils de Polype et Mérope.

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Bien des années plus tard, Œdipe consulte l’oracle de Delphes pour savoir ce qu’il va faire de sa vie et la Pythie lui apprend sa malédiction « Tu tueras ton père et épousera ta mère ». Aïe, coup dur. Œdipe décide de quitter ses parents pour conjurer la malédiction. Il fait un bisou à Polype, un à Mérode et il s’en va. Il quitte Corinthe en direction de… Thèbes. Eh oui, il n’y a pas de hasard… Sur le chemin, il croise un convoi, la carriole écrase le pied d’Œdipe et ça tourne au vinaigre. Baston. Œdipe tue un homme, puis reprend sa route pour Thèbes. Continuer la lecture

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