Le Parc aux cerfs, où le fantasme du bordel royal

Pour peu qu’on s’intéresse à la monarchie, à la vie à Versailles ou à Louis XV, on a tous entendu parler du Parc aux cerfs, ce lieu lubrique de Versailles où Louis XV vient user et abuser de petites filles pour assouvir ses désirs les plus fous. Eh bien c’est faux. Enfin, en partie. Oubliez tout ce que vous pensiez savoir, la plupart de ces idées ne relèvent que du fantasme, la réalité est tout autre et je vous la présente aujourd’hui.

- Louis XV -

– Louis XV –

 Louis XV, un roi débauché ?

Non. Ou en tout cas, pas plus qu’un autre souverain de cette époque. Les filles présentes au Parc aux cerfs sont effectivement jeunes, ce sont des adolescentes (environ 14 ans). Si Louis XV aiment les jeunes filles vierges ce n’est pas parce qu’il kiffe les déniaiser et que ça lui apporte un sentiment de supériorité, non, c’est parce qu’il a très peur des maladies vénériennes et qu’une fille vierge ne peut pas lui refiler la syphilis par exemple. Les petites maîtresses du roi sont souvent issues de la bourgeoisie et la noblesse et non des quartiers sombres de Paris pour la même raison, il est plus facile de contrôler l’hygiène d’une fille de la cour plutôt que des bas fonds du royaume.

La réputation d’un Louis XV violent et grand consommateur de petites filles est fausse. D’ailleurs, du fait de son tempérament morose, le Roi recherche de la douceur et se trouve être très mal à l’aise en présence de jeunes filles farouches. Continuer la lecture

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Marguerite Steinheil, de la Pompe-Funèbre au meurtre ?

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Aujourd’hui avec Marine Spaak, illustratrice, on vous raconte l’histoire de Marguerite Jeanne Japy, plus connue sous son nom d’épouse Marguerite Steinheil, dite Meg. La notoriété de Marguerite Steinheil est due à un de ses amants, mort dans ses bras (ou presque), le Président de la République, monsieur Félix Faure.

Marguerite Steinheil, célèbre maîtresse de Félix Faure

C’est en 1897, à Chamonix, que Marguerite rencontre Félix Faure, alors Président de la République. Faure vient de passer une commande au peintre Adolphe Steinheil, l’époux de Marguerite depuis plus de sept ans. Les deux se sont rencontrés à Bayonne et se sont mariés en 1890. Cependant, après la naissance de leur fille Marthe, le couple bat de l’aile, s’ils ne veulent pas divorcer Marguerite et Adolphe vivent en bonne intelligence, sans intimité, comme des colocs ou des bons copains. Marguerite est présente lors des vernissages ou expositions de son mari mais elle ne s’empêche pas de vivre et d’avoir des amants. Notamment Félix Faure qui lui n’hésite pas à se rendre régulièrement chez le couple pour se rendre compte de l’avancée de sa commande.

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Rapidement, Marguerite et le Président flirtent et celle-ci le rejoint dans le « salon bleu » de l’Élysée, une pièce discrète du rez-de-chaussée du palais. Cette relation dure deux années, le Président est marié avec Berthe Belluot. On la dit naïve, mais elle ne l’est pas. Bien consciente de la réputation de coureur de jupons de son époux, elle préfère fermer les yeux. Pourtant, outre ses relations extraconjugales, Félix Faure n’a que peu d’estime pour la mère de ses enfants, il la met de côté pour chaque repas officiel et parle même de vouloir divorcer pour épouser sa maîtresse, Marguerite Steinheil. Mais le 16 février 1899, arrive l’inconcevable : le Président de la République décède.

La pipe mortelle au Président

Dans la matinée du 16 février 1899, le Président appelle Marguerite afin qu’elle lui rende visite en fin d’après-midi et elle répond présente. Or, quelques minutes après son arrivée, la maîtresse du Président sonne les domestiques du palais de l’Élysée : Félix Faure fait un malaise. Lorsqu’ils rentrent dans la pièce, ils aperçoivent les amants dans des conditions peu présentables (et pourtant, je vous les présente).

Félix Faure est allongé sur un divan avec le pantalon et le caleçon au niveau des chevilles alors que Marguerite Steinheil a les vêtements froissés et les cheveux en désordre. 

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Le Président décède quelques heures après des suites de son malaise, il a fait une « attaque ». En réalité, il s’agit d’une hémorragie cérébrale survenue lors d’une fellation pratiquée par Marguerite Steinheil mais on se garde bien d’en parler au grand public. Continuer la lecture

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Casanova, l’abbé devenu célèbre libertin

Tout le monde connaît Casanova. Au moins de réputation… Un coureur de jupons, un séducteur, il les fait toutes craquer… En réalité, la personnalité de Giacomo Casanova est très intéressante et assez surprenante, révélatrice de la société du XVIIIe siècle. C’est pourquoi, je vous ai écrit cet article.

L’enfance de Giacomo Casanova

Le petit Giacomo est né le 2 avril 1725 à Venise, il est le fils de Gaetano Casanova et de Zanetta Farussi. Les deux sont acteurs et ont cinq autres enfants après la naissance de Giacomo Casanova. Vous vous en doutez, Giacomo est le prénom Jacques en italien. Pour des raisons évidentes de sexytude, nous allons l’appeler Giacomo tout le long de l’article. Le pauvre gamin n’a pas une très bonne santé, il est tout maigre et malade, mais il est heureux, il mange à sa faim et il reçoit une bonne éducation. Lorsque ses parents sont en tournée, c’est sa grand-mère maternelle Marisa Farusso qui l’élève, soit quasiment tout le temps jusqu’à ses dix ans. Ensuite, il quitte la maison familiale pour rejoindre l’école de l’abbé Gozzi puis il entre à l’université de Padoue pour apprendre le droit et la philosophie. Finalement, il se destine à devenir avocat ecclésiastique en obtenant un doctorat en droit canonique en 1742. Et sans rire, j’ai fait du droit canonique pendant deux ans, j’avais envie de chialer, je sais pas comment le mec a pu faire une thèse à ce propos…

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Faut avouer qu’il avait d’autres loisirs, une des servantes de la famille raconte être passée à la casserole dans les bras de Casanova alors qu’il n’avait que 15 ans ! Bref. Le mec entre dans les ordres et à l’époque, c’est plutôt classe.

Casanova, homme d’Eglise, militaire et grand joueur

Le 14 février 1740, Giacomo Casanova reçoit la tonsure. Je vous rappelle qu’un mec qui reçoit la tonsure fait don de lui-même à Dieu. Il rompt avec tous les plaisirs surtout charnels. Il passe de l’état d’homme laïque à homme d’Eglise. Certains religieux en plus de se soumettre à la tonsure, connaissaient la saignée. C’est à dire qu’ils offraient un peu de leur sang à Dieu ; en hommage, en signe de soumission. Bref, le 22 janvier 1741, Giacomo Casanova devient abbé de l’église San Samuele. Mais en fait… Ça ne va pas durer. Ben non… Fidèle à la réputation sulfureuse qu’il n’a pas encore, il va devoir quitter sa fonction car il fait un jour un sermon complètement bourré… Rompre avec la vie normale, ok mais à condition de picoler le vin de messe… Continuer la lecture

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Maquillage, l’histoire de l’interdiction au diktat

Aujourd’hui, on parle rouge à lèvres, fond de teint et khôl. Le maquillage fait partie de notre environnement. Les femmes (surtout)(mais pas uniquement) se maquillent tous les jours. Ou presque. En fait, 86% des françaises se maquillent au moins une fois par semaine. Et ce n’est pas récent ! Les premières traces de maquillage apparaissent en 100 000 avant notre ère. On a retrouvé des pinceaux et des petits récipients contenant de la poudre d’ocre et de cendre. Le fait de se colorer le corps permettait aux hommes et femmes préhistoriques de se protéger du soleil et des insectes mais aussi de se démarquer les un-e-s des autres et créer une hiérarchie entre les membres d’une même tribu. Accro au mascara ou partisane du naturel, découvre l’histoire du maquillage !

Le maquillage avant notre ère

L’Egypte antique

Les Égyptiens, hommes et femmes, prennent grand soin de leurs corps et de leur image. Surtout les personnes qui ont du fric, on l’admet. On l’a vu dans les articles sur l’épilation et les perruques, il faut que tout soit parfait. Pas un poil qui dépasse, sinon c’est sale et impur. Du coup, il n’y a rien de tel que le maquillage pour camoufler les imperfections du visage. Dans un premier temps en Égypte, durant l’Ancien Empire (env. 3000 ans avant notre ère), on utilise des poudres à base de farine de gypse parfumée à la myrrhe ou à l’oliban. Selon le type de peau, on ajoute un peu de pigment rouge afin de donner un peu d’éclat, ou de l’ocre jaune pour éclaircir le teint. Mille ans plus tard, les choses vont évoluer ! L’œil est désormais entouré d’un fard noir : le khôl.

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On appelle aussi le khôl, la « mesdemet » qui signifie « qui rend les yeux parlants ». Le khôl est fabriqué à base de galène dont les mines sont nombreuses (et riches) en Égypte, notamment à Gabel Zeit. Non seulement le khôl souligne la profondeur des yeux mais en plus (et surtout) l’application de ce corps gras permet de maintenir une irritation continue des glandes lacrymales. En gros, ça fait chialer les yeux et ça permet d’éviter les ophtalmies du désert. D’autre part, les sourcils sont allongés et noircis, tout comme les cils. Les joues sont un peu rosies et les ongles des pieds et des mains sont passés au henné.

Astuce, on utilise l’huile aromatique de graines de fenugrec pour faire disparaître les taches de rousseur et rendre le teint parfait. C’est un peu la BB cream du millénaire avant notre ère.

Enfin, pour ressembler aux Egyptiennes, du célèbre papyrus érotique de Turin, voici une petite recette de rouge à lèvres. Mais ça nécessite d’avoir des esclaves, et c’est interdit. Alors débrouillez-vous par vous-même ! Continuer la lecture

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