La journée-type de Louis XIV à Versailles

Il se passe quoi dans la vie d’un roi à Versailles ? Que fait Louis XIV entre midi et quatorze heures ? Que mange-t-il au petit-déjeuner ? De quelle couleur est le pyjama du Roi Soleil ? Rentrez dans l’intimité du roi et découvrez sa journée-type à Versailles !

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La vie du Roi, ou la lourdeur de l’étiquette

Chaque jour, le roi se lève de la même manière, il mange à la même heure et de nombreuses règles de conduite doivent être observées et scrupuleusement appliquées. C’est ce qu’on appelle l’étiquette. Lorsque le roi et la famille royale sont exposés dans la vie publique, on parle de règles du cérémonial, lorsque ces activités relèvent de la vie privée (le repas, le coucher, l’habillement…) on parle de l’étiquette. L’étiquette s’est développée avec François Ier. L’idée est de codifier les actes anodins et quotidiens pour marquer le culte du roi, la différence avec les courtisans et surtout démontrer l’honneur que le roi mérite. En pratique c’est super relou et ça ne laisse que très peu de place à l’improvisation. Si toi le matin, tu décides de t’habiller avant de prendre le petit-déjeuner puis de changer de plan et de boire ton café à poil sur le canapé, sache que Louis XIV ne peut pas se le permettre lui. Alors estime toi heureux de ne pas être roi !

Le lever et le coucher du roi

Le Roi Soleil n’a pas un seul lever, mais il en a deux. Le premier a lieu à 08h, c’est ce qu’on appelle le « petit lever ». Le premier valet passe la nuit au pied du lit du Roi et le matin, il lui murmure « Sire, voilà l’heure » et les premiers chirurgiens viennent l’examiner alors qu’il est encore couché dans son lit pour voir si tout va bien. Ou si ce qui va mal n’a pas trop empiré durant la nuit. Ensuite, le premier gentilhomme de la chambre du Roi ouvre le rideau du lit et là, six garçons de chambre sont déjà dans la pièce. Ils regardent le Roi. 15 minutes se sont écoulées depuis le réveil du Roi lorsque les membres de la famille royale et les princes de sang rentrent dans la chambre. Enfin, on accueille le tout-venant… les officiers de la Couronne, le grand chambellan, le grand-maître de la garde-robe, le premier valet de garde-robe et quelques seigneurs… Plus de 20 personnes se trouvent devant le Roi encore engourdi par le sommeil.

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Le lancer de renard, sport à la mode au XVIIe siècle

Au XVIIe siècle, twitter n’existe pas, candy crush non plus, alors pour passer le temps, la population lit des livres et se cultive. Non, je déconne, dans certaines parties de l’Europe, principalement en Pologne, on s’amuse au lancer de renard. En Allemand, ça se dit fuchsprellen. Quand on dit renard, on parle bien de l’animal ! Mais pas seulement, on peut aussi jouer avec les chats, les furets, les blaireaux et autres animaux sauvages.

Les règles du jeu

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C’est super simple… Il te suffit d’avoir des animaux mignons en quantité suffisante pour tenir toute une après-midi mais aussi d’avoir un espace clos. En général, on plante quelques poteaux dans un champ ou dans la cour d’un château, sur une surface plane et on tire des toiles entre les poteaux afin d’avoir une enceinte bien close (pour éviter que les animaux puissent s’échapper).

Ensuite, deux hommes tiennent une corde ou un filet de 7 ou 8 mètres, chacun par une extrémité. Les joueurs s’espacent de 6 ou 7 mètres, afin qu’une partie de la corde ou du filet touche encore le sol. Lorsque c’est bien le cas, une troisième personne ouvre la cage de l’animal de son choix et lorsque l’animal qui tente de fuir passe la corde ou le filet PAF les joueurs tirent sur les extrémités afin que l’animal décolle. Continuer la lecture

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Les pensionnats autochtones, le génocide culturel amérindien

Au XIXe siècle, les Canadiens ont eu une belle idée de merde, celle de créer des pensionnats pour les enfants autochtones (pour les Amérindiens quoi) afin de les civiliser. De fait, pendant plus d’un siècle (le dernier pensionnat a été fermé en 1996), les enfants étaient battus, exploités, humiliés… Découvrez les pensionnats pour autochtones ou le génocide culturel au Canada.

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 « Acquérir les pratiques des Blancs » dans les pensionnats

Les pensionnats avaient une mission très simple, retirer les enfants natifs américains à leurs parents afin de limiter l’influence de la culture autochtone, de leur apprendre les pratiques et les coutumes et ainsi en faire de parfaits petits Blancs. Ça fait flipper un peu et pourtant je n’invente rien, ce sont les mots du Premier ministre John A. Macdonald en 1883 : «  Les enfants indiens devraient être retirés le plus possible de l’influence de leurs parents, et la seule manière d’y arriver est de les placer dans des écoles industrielles où ils vont acquérir les habitudes et les pratiques des Blancs »

A l’époque on veut permettre aux enfants amérindiens d’avoir les mêmes chances de réussir leur vie que les Blancs. C’est plutôt cool, mais le faire en voulant gommer les différences culturelles, c’est moche. D’autant que les moyens mis en place ne permettent pas d’offrir des chances de réussite aux enfants, au mieux ils apprennent à lire et écrire, au pire ils sont humiliés du fait de leurs langues, de leurs coutumes ou de leur couleur de peau.

Entre 1880 et 1996, plus de 150 000 enfants ont été placés dans les pensionnats.

 Qu’est-ce qu’un pensionnat ?

La politique d’assimilation des Amérindiens par le Canada a été mise officiellement en place en 1880, or, entre 1830 et 1880, il existe déjà des établissements pour éduquer et convertir les natifs américains afin de les intégrer à la société. Des missionnaires catholiques en sont à l’origine « aime ton prochain, mais seulement s’il te ressemble! » En Nouvelle-France, ça ne convainc pas vraiment les parents amérindiens qui préfèrent garder leurs enfants auprès d’eux et il n’existe aucune loi et donc aucune institution pouvant les contraindre à mettre les gamins dans ces pensionnats. C’est ce qui va changer en 1876 avec la loi sur les Indiens :

« Notre législation indienne repose sur le principe que les autochtones doivent rester dans un statut de tutelle et être traités comme des pupilles ou enfants de l’État […] L’intérêt des autochtones comme celui de l’État requiert que tous les efforts soient faits pour aider l’homme rouge à sortir de sa condition de tutelle et de dépendance et il est clairement de notre savoir et de notre devoir de le préparer, par l’éducation et tout autre moyen, à un plus haut degré de civilisation en l’encourageant à assumer les privilèges et les responsabilités d’une citoyenneté entière. »

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Le gouvernement fédéral décide qu’il faut des dispositions liées à l’éducation des Amérindiens (entre autres…). Et là, ça marque mal car les peuples autochtones sont obligés de laisser les enfants (à partir de 6 ans) dans les pensionnats (non mixtes). Dans un premier temps, les chefs amérindiens ne sont pas contre, ils espèrent donner aux gamins la chance de s’adapter à la nouvelle société mais aussi d’avoir l’opportunité de ne pas se laisser dominer par les étrangers en connaissant leurs codes, leurs coutumes, leurs langues. D’un autre côté, le gouvernement espère rendre les peuples autochtones plus indépendants financièrement en les intégrant dans la société et le commerce car le gouvernement verse des fonds publics aux peuples autochtones, il s’agit d’une protection financière en échange de l’occupation des terres (et j’aime autant vous dire qu’ils ne sont pas gagnants les natifs Américains). Continuer la lecture

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