Georg Elser, l’homme qui a failli tuer Hitler

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Le 8 novembre 1939, un attentat contre Hitler est prévu, la bombe est en place. On attend Hitler pour son discours habituel, long et bien relou, à la brasserie Bürgerbräukellera. Mais il écourte son discours et s’en va. La bombe explose, onze minutes trop tard. Découvrez l’histoire de l’homme qui a failli tuer Hitler.

Georg Elser, qui est-ce ?

Georg Elser est né le 4janvier 1903 et… surprise… il meurt au camp de Dachau le 9 avril 1945. Il est issu d’une famille d’agriculteurs et de négociants. Il ne roule pas sur l’or, mais globalement, il vit bien. Georg va aller à l’école et il va apprendre le métier de tourneur. Des soucis de santé vont lui contraindre d’arrêter, il va alors faire de la menuiserie. C’est un métier qu’il aime, il obtient son diplôme et il exerce pendant des années. Mais Georg a une idée en tête, il veut apprendre l’horlogerie. Et ce n’est pas pour rien.

La prise de conscience de Georg Elser

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Il appartient à un groupe un peu violent du Parti communiste d’Allemagne et il ne peut pas saquer Hitler (qui le peut?) qui promet déjà de grandes choses alors qu’il ne fait qu’exploiter le peuple Allemand. En ayant fait des études chez un fabricant d’horloge, Georg Elser peut alors fabriquer le mécanisme qui fera exploser sa bombe et qui réduira à néant Hitler et ses plus proches copains nazis. C’est en travaillant à Heidenheim que Georg découvre que l’Allemagne relance l’industrie pour s’équiper militairement et il comprend qu’il doit agir maintenant.

La mise en place de l’attentat contre Hitler

Alors que Elser a bien compris quels sont les plans de Hitler, l’invasion de la Pologne vient justifier ses craintes et il met en place son idée d’attentat. En 1923, Hitler a tenté un putsch complètement raté et depuis sa libération de prison, il commémore cette tentative avortée de prise de pouvoir dans une brasserie à Munich Bürgerbräukellera. Celle-ci n’est pas surveillée. Alors son plan va se dérouler parfaitement. Chaque soir, il prend un repas ouvrier dans cette brasserie et au moment de la fermeture, il se cache à l’intérieur. Dans un placard, dans les toilettes, peu importe… Chaque nuit, il est à la brasserie pour creuser un trou dans un pilier proche de l’endroit où Hitler prononce son discours long et chiant. A genou, il gratte, il cogne, il casse. La journée, il met en place le mécanisme de la bombe. Voilà des études qui n’ont pas été faites en vain ! Georg Elser va même jusqu’à se faire embaucher dans une mine afin de subtiliser des explosifs. Le mec est malin comme un singe.

La bombe doit être monté 140 heures avant l’explosion, là est toute la complexité. Le 3 novembre, Georg Elser place le mécanisme dans le pilier, le 4, il rajoute les explosifs et les détonateurs et c’est seulement dans la nuit du 5 au 6 qu’il règle le mécanisme afin que l’explosion puisse se produire le 8 novembre entre 21h15 et 21h30. Sûr de lui et afin de vérifier que personne n’a découvert le piège, Georg Elser se rend à la brasserie. Tout va bien. Il ne lui reste plus qu’à attendre.

Le 8 novembre 1939

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Le soir du 8 novembre 1939, à la brasserie, tout le gratin nazi est bien présent ! On peut compter Bormann, Goebels, Hess, Himmler, Rosemberg, bref tout le beau monde… (lol). Comme à son habitude Hitler commence son discours à 20h08. En général, Hitler parle pendant facile 1h30. Ce jour là, il va parler que cinquante minutes. Il attend la fin du petit show de l’orchestre nazi et il quitte la salle à 21h09. La bombe explose à 21h20 alors que la salle est déjà en partie vide. C’est juste ouf. 11 minutes. 11 petites minutes. Franchement, ça fait râler pour le mec qui a passé plus de 10 ans a bosser sur une bombe… Pourquoi Hitler a-t -il écourté son discours ? Hitler doit rentrer rapidement à Berlin, parce que bon, c’est quand même un peu la guerre et il a des choses à faire.

Finalement, la bombe a fait 8 morts, dont 7 membres du parti nazi et une soixantaine de blessés.

L’arrestation de Georg Elser

Vous imaginez bien, sale ambiance dans le pays et branle-bas de combat: il faut trouver le coupable ! Une commission spéciale est montée de toute pièce car le gratin nazi pense savoir de qui il s’agit : les services secrets britanniques et deux agents : Best et Stevens. Les mecs sont arrêtés par les SS. Et puis en fait, on comprend vite qu’il ne s’agit pas des Anglais. Après avoir soulevé quelques décombres de la brasserie, on découvre les restes de la bombe dans le pilier. C’est artisanal.

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On enquête auprès de tous les commerçants du coin et on réunit les indices. Petit à petit, l’étau se resserre sur Georg Elser. Alors qu’il part dans la journée du 8 novembre se mettre à l’abri en suisse, il est arrêté le soir même à 20h45… Dans sa poche : une carte postale de la brasserie et un morceau du détonateur. On le soupçonne de préparer quelque chose. Avant même que la bombe n’explose, Georg Elser était cuit.

Alors qu’Hitler apprend son arrestation, il donne quelques consignes : « Je voudrais savoir quel genre de personne est ce Elser. On doit bien pouvoir le classer quelque part. Faites-moi votre compte-rendu. Pour le reste, utilisez tous les moyens pour faire parler ce criminel. Faites-le hypnotiser, donnez-lui des drogues, employez tout ce que notre science actuelle a expérimenté dans cette direction. Je veux savoir qui sont les instigateurs, qui est là-derrière »

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Sauf que les instigateurs, il n’y en a pas. Georg Elser a joué seul. C’est le psychiatre Oswald Bumke qui s’occupe de son cas. Il va décortiquer le cerveau de Georg, en gros. Mais ce n’est pas ce qui va trahir Georg Elser. Non. Alors qu’il déclare tenter de fuir l’Allemagne pour la Suisse afin de ne pas rejoindre l’armée, on ne le croit pas. Et pour cause. On demande à Georg d’enlever son pantalon. Ses genoux sont tout abîmés, gonflés, couverts de croûtes. Georg maintient son discours durant plusieurs jours et puis durant la nuit du 12 au 13 novembre, Georg Elser est torturé. Alors, il avoue. Tout. Il a agit seul, il ne supporte pas que Hitler plonge le pays dans la misère et la guerre, il n’a tenu aucune de ses promesses à propos des ouvriers. Alors, il a voulu l’éliminer. Et ça a foiré.

Le procès de Georg Elser

Lol. Vous y avez cru ? Il n’y a aucun procès. Il est directement fait prisonnier à Berlin jusqu’en 1941. Cette même année, on le conduit dans un camp d’internement à Oranienburg. Ensuite, ce sera Dachau en 1944. On l’appelle « le prisonnier spécial », il est assez bien traité, il mange parfois même mieux que les autres. Mais il est mis à l’écart d’eux. Il ne faut surtout pas qu’ils sachent ce qu’il a tenté de faire. Il pourrait être porté en leader et provoquer une tentative de révolution dans le camp.

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Le 5 avril 1945, ça commence à bien puer pour l’Allemagne nazie et pour Hitler, alors il décide de liquider son « prisonnier spécial ». C’est choses faite le 9 avril 1945. On fait passer la mort de Georg Elser pour un accident mortel à la suite d’un bombardement. Bin tiens… En réalité, Hitler avait autre chose en tête pour Elser, mais il a été pris par le temps. Ce qu’il voulait était de faire un procès géant, exemplaire, après avoir remporté la guerre. Mais l’Allemagne nazie et Hitler n’ont jamais remporté la guerre.

Et si Georg Elser avait réussi à tuer Hitler ?

Ah bin, n’allez pas croire que l’Allemagne s’en serait mieux portée. Non. Évidemment, il y aurait eu un petit vent de panique, mais rapidement, un de ses copains bien nazi aurait pris sa place. Himmler ? Goebels ? Peut-être un autre… La guerre aurait probablement été la même.

Pour remercier les tipeurs, j’ai organisé un concours !

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4 thoughts on “Georg Elser, l’homme qui a failli tuer Hitler

    • Excellent article ! J’avais entendu parlé (et vu le film) de von Stauffenberg, mais cette histoire je ne la connaissais pas.

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